Elle n’a pas encore les rudes travaux, elle n’est point la laide paysanne que fera plus tard la grande culture du blé.
Elle n’est pas la grosse bourgeoise, lourde et oisive, des villes, sur laquelle nos aïeux ont fait tant de contes gras.
Celle-ci n’a nulle sécurité, elle est timide, elle est douce, elle se sent sous la main de Dieu.
Elle voit sur la montagne le noir et menaçant château d’où mille maux peuvent descendre. Elle craint, honore son mari. Serf ailleurs, près d’elle il est roi. Elle lui réserve le meilleur, vit de rien.
Elle est svelte et mince, comme les saintes des églises. La très pauvre nourriture de ces temps doit faire des créatures fines, mais chez qui la vie est faible.
Elle aurait horreur d’imiter la grande dame de là-haut, qui a, par-devant son mari, sa cour d’amants, et son page......
Les grandes dames riaient à mourir d’entendre conter comment [leurs] gens, dans des villages paisibles, exécutaient, tourmentaient toutes femmes, et les vieilles même.
Les outrages tombaient surtout, comme on peut le croire, sur les familles aisées, distinguées relativement, qui se trouvaient parmi les serfs; ces familles de serfs maires qu’on voit déjà au douzième siècle à la tête du village. La noblesse les haïssait, les raillait, les désolait.
On ne leur pardonnait pas leur naissante dignité morale.
On ne passait pas à leurs femmes, à leurs filles, d’être honnêtes et sages.
Elles n’avaient pas droit d’être respectées ».
Le droit de jambage, ou de cuissage.
Je sais, je sais ! Il est de bon ton, chez les petit-bourgeois de la Droite des Valeurs (cotées en bourse) de nier, comme fruit d'imagination, ou de propagande rouge, ce privilège féodal, mais je n'en ai cure. (Leur besoin de prendre parti pour la ci-devant noblesse est d'identification, pour se poser soi-même comme noble.)
Et bien moi aussi je m'intitule "aristocrate", et d'une tout autre tournure : aussi je choisis de croire les grands historiens de naguère, comme Michelet (que l'on vient de lire dans l'introduction), à la racaille des Furet et autres Courtois.
D'ailleurs, ce n'est pas la révolution qui a abaissée la noblesse. C'est le "Roi-Soleil", à Versailles; la basse-cour domestique des"Perruques"! (Lire Saint Simon.)
— Cependant, n'en déplaise, la vérité toute nue c'est que ce droit de baise, fut bien advenu.
— Cependant, n'en déplaise, la vérité toute nue c'est que ce droit de baise, fut bien advenu.
Ce droit de défloraison de la jeune mariée vierge, était un des privilèges des seigneurs féodaux, comme il fut ensuite celui de ces messieurs les seigneurs du capital, mais hypocrite il est vrai.
Michelet :
Michelet :
"Le seigneur ecclésiastique, comme le seigneur laïque, a ce droit immonde. Dans une paroisse des environs de Bourges, le Curé, étant seigneur, réclamait expressément les prémices de la mariée, mais voulait bien en pratique vendre au mari pour argent, la virginité de sa femme.
On a cru trop aisément que cet outrage était de forme, jamais réel. Mais le prix indiqué en certains pays, pour en obtenir dispense, dépassait fort les moyens de presque tous les paysans.
Toutes coutumes féodales, même sans faire mention de cela, imposent à la mariée de monter au château, d’y porter le « mets de mariage »."
On voit d’ici la scène honteuse. Le jeune époux amenant au château son épousée. On imagine les rires des chevaliers, des valets, les espiègleries des pages autour de ces infortunés.
Et nos femellistes geignardes qu'en disent elles ?
Que la Dame du château subissait l'outrage, symboliquement, en tant que femme ?
« La dame que les romans veulent faire croire si délicate, mais qui commandait aux hommes dans l’absence du mari, qui jugeait, qui châtiait, qui ordonnait des supplices, qui tenait le mari même par les fiefs qu’elle apportait, cette dame n’était guère tendre, pour une serve surtout qui peut-être était jolie.
On a cru trop aisément que cet outrage était de forme, jamais réel. Mais le prix indiqué en certains pays, pour en obtenir dispense, dépassait fort les moyens de presque tous les paysans.
Toutes coutumes féodales, même sans faire mention de cela, imposent à la mariée de monter au château, d’y porter le « mets de mariage »."
On voit d’ici la scène honteuse. Le jeune époux amenant au château son épousée. On imagine les rires des chevaliers, des valets, les espiègleries des pages autour de ces infortunés.
Et nos femellistes geignardes qu'en disent elles ?
Que la Dame du château subissait l'outrage, symboliquement, en tant que femme ?
« La dame que les romans veulent faire croire si délicate, mais qui commandait aux hommes dans l’absence du mari, qui jugeait, qui châtiait, qui ordonnait des supplices, qui tenait le mari même par les fiefs qu’elle apportait, cette dame n’était guère tendre, pour une serve surtout qui peut-être était jolie.
Ayant fort publiquement, selon l’usage d’alors, son chevalier et son page, elle n’était pas fâchée d’autoriser ses libertés par les libertés du mari.
Elle ne fera pas obstacle à la farce, à l’amusement qu’on prend de cet homme tremblant qui veut racheter sa femme... »
Où est elle ici "la Condition féminine" ?
Et toi, Bécassine, qui va répétant ce que la féministe t'as dit ! Il y aurait une condition commune, une communauté d'intérêt entre la malheureuse jeune femme,"à discrétion", nourrie de miel et de châtaignes, et la lourde châtelaine pleine de fiel, au sang riche échauffé par les gibiers, les vins capiteux et les ritournelles des damoiseaux, la même communauté de condition , n'est ce pas ?
La m^me que celle qui réunissait ce paysan humilié et son seigneur.
Les Zommes se réunissaient "entre mecs", en ricanant, pour mettre au point l'oppression collective des femmes, sans doute.
Elle ne fera pas obstacle à la farce, à l’amusement qu’on prend de cet homme tremblant qui veut racheter sa femme... »
Où est elle ici "la Condition féminine" ?
Et toi, Bécassine, qui va répétant ce que la féministe t'as dit ! Il y aurait une condition commune, une communauté d'intérêt entre la malheureuse jeune femme,"à discrétion", nourrie de miel et de châtaignes, et la lourde châtelaine pleine de fiel, au sang riche échauffé par les gibiers, les vins capiteux et les ritournelles des damoiseaux, la même communauté de condition , n'est ce pas ?
La m^me que celle qui réunissait ce paysan humilié et son seigneur.
Les Zommes se réunissaient "entre mecs", en ricanant, pour mettre au point l'oppression collective des femmes, sans doute.
Jules Michelet :
"Elle ne fera pas obstacle à la farce, à l’amusement qu’on prend de cet homme tremblant qui veut racheter sa femme. On marchande d’abord avec lui, on rit des tortures du « paysan avare » ; on lui suce la moelle et le sang. Pourquoi cet acharnement ? C’est qu’il est proprement habillé, qu’il est honnête, rangé, qu’il marque dans le village.
Pourquoi ? C’est qu’elle est rieuse, chaste, pure, c’est qu’elle l’aime, qu’elle a peur et qu’elle pleure. Ses beaux yeux demandent grâce.
Le malheureux offre en vain tout ce qu’il a, la dot encore... C’est trop peu. Là, il s’irrite de cette injuste rigueur. « Son voisin n’a rien payé... »
L’insolent ! le raisonneur ! Alors toute la meute l’entoure, on crie ; bâtons et balais travaillent sur lui, comme grêle. On le pousse, on le précipite. On lui dit : « Vilain jaloux, vilaine face de carême, on ne la prend pas ta femme, on te la rendra ce soir, et pour comble d’honneur, grosse ! Remercie, vous voilà nobles. Ton aîné sera baron ! »
"Mais bientôt elle lui revient, la pauvre, pâle et défaite, hélas ! hélas ! en quel état !... Elle se jette à genoux et lui demande pardon. Alors le coeur de l’homme éclate... Il lui met les bras au cou. Il pleure, sanglote, rugit à faire trembler la maison..."
Ensuite, sans doute, il s'en va trouver son pote le seigneur, pour causer entre mecs n'est ce pas ?
Félix le chat
"Elle ne fera pas obstacle à la farce, à l’amusement qu’on prend de cet homme tremblant qui veut racheter sa femme. On marchande d’abord avec lui, on rit des tortures du « paysan avare » ; on lui suce la moelle et le sang. Pourquoi cet acharnement ? C’est qu’il est proprement habillé, qu’il est honnête, rangé, qu’il marque dans le village.
Pourquoi ? C’est qu’elle est rieuse, chaste, pure, c’est qu’elle l’aime, qu’elle a peur et qu’elle pleure. Ses beaux yeux demandent grâce.
Le malheureux offre en vain tout ce qu’il a, la dot encore... C’est trop peu. Là, il s’irrite de cette injuste rigueur. « Son voisin n’a rien payé... »
L’insolent ! le raisonneur ! Alors toute la meute l’entoure, on crie ; bâtons et balais travaillent sur lui, comme grêle. On le pousse, on le précipite. On lui dit : « Vilain jaloux, vilaine face de carême, on ne la prend pas ta femme, on te la rendra ce soir, et pour comble d’honneur, grosse ! Remercie, vous voilà nobles. Ton aîné sera baron ! »
"Mais bientôt elle lui revient, la pauvre, pâle et défaite, hélas ! hélas ! en quel état !... Elle se jette à genoux et lui demande pardon. Alors le coeur de l’homme éclate... Il lui met les bras au cou. Il pleure, sanglote, rugit à faire trembler la maison..."
Ensuite, sans doute, il s'en va trouver son pote le seigneur, pour causer entre mecs n'est ce pas ?
Félix le chat
2 commentaires:
aucun commentaire de féministe en maraude ? où sont passées les chiennes de garde ?
Elles obamisent sans doute .
Excellent , poignant , ça confirme qu'on peut pas prendre le MO^yen-Age comme critère d'un retour vers la Tradition , on voit là quand m^me une déviance grave de certains principes élémentaires , et la révolte contre l'église peut se comprendre davantage à la lecture de ce genre de textes ...
tu sais mieux que moi ce qu'en disait de Maîstres ...
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