dimanche 29 août 2010

Sridulations malsonantes -3-

-1-
Un ami, qui veut me remonter le moral, m‘inspire, comme souvent, quand il m‘écrit : "il faut commencer par admettre la maladie, la respecter, l’écouter, car elle a quelque chose à nous enseigner sur ce que nous sommes, et sur quelque point situé au-delà etc.…"
Comme cela est profondément vu !
Les hémorroïdes par exemple. Il faut admettre et respecter ces démangeaisons du rectum qui nous renseignent sur ce que nous sommes, des T.D.C qui grattent. Et comme l’enseigne Lao Tsu : quand on se couche avec le cul qui gratte on se réveille avec le doigt qui pue.
Il faut aussi apprendre à les écouter, par le Yoga proctologique, oreille sur anus .

Le Guide aidera le disciple à parcourir les 4 degrés sur la voix de l’Illumination hémorroïdaire.
Premier degré. L’hémorroïde demeure à l’intérieur de l’anus comme l’Escargot dans sa coquille, la colchée dans son oreille.
Deuxième degré. L’hémorroïde sort de l’anus pour prendre un moment, puis rentre paisiblement à la niche post Defecatio Matutina
Troisième degré. L’hémorroïde ne sait plus rentrer seule à la maison, et doit être racccompagnée d'un doigt délicat, après l’Exonération
Quatrième degré. Les hémorroïdes ne peuvent plus être remise à l’intérieur, et pendent alors triomphalement, comme un second scrotum du derrière, le long des cuisses, comme les lobes du Bouddha sur ses joues replètes, témoignant de l’Eveil Spirituel de mon Cul.

Ensuite l'initié connaîtra les voluptés nouvelles réservées à l'Elite. Par exemple, le léchage  par le cheptel des petites goyim post-casting, postprandial et postprépucial, léchage consciencieux et méticuleux des lourdes hémorroïdes suiffeuses, feuilles de rose tant prisées par les Grands Bouddha d’Hollywood.
Sans doute, la dégustation des gentils podex juvéniles, tout roses, avant de pratiquer le coït anal, serait au goût de tout le monde, même par le vulgum pecus s'il avait accès au cheptel,  mais se faire soi même laper ce suintement de mucus du rectum, au sens propre, par de très jeunes beautés, lorsqu’on l’a particulièrement scrofuleux, est une volupté rare, un raffinement particulièrement dépravé et dépravateur, et très renseignant sur la Nature profonde de la Tribu des Poussah qui dirige le Cinéma.
(Lire ce bon vieux Louis-Ferdinand qui a bossé à Hollywood et connaissait les moeurs en vigueur à  l'heure de la sieste postprandiale .)

Quand à ces gentes petites suceuses, quand sonnera l'heure d’être, à leur tour de Vieilles Putes rafistolées, elles connaitront aussi l’enseigement supérieur Hémorroïdaire, le coït anal étant facteur décuplé de risque hémo d'aprés la Faculté. Et rien n’égale l’enseignement sur ce que nous sommes, et sur quelque point situé au-delà, que le port du string avec hémorroïdes.

Donc, comme tu le vois mon ami, je te dis d’accord, cent fois en accord avec toi, pour la maladie. N'importe laquelle. (J'ai pris les hémorroïdes par délicatesse, j'aurais tout aussi bien pu dauber sur la Grippe des suidés ou  la vaginite exsudative purulente, au hasard.)
Pascal d’ailleurs était de cet Avis :
« Vous m’avez donné la santé pour vous servir, et j’en ai fait un usage tout profane. Vous m’envoyez maintenant la maladie pour me corriger : ne permettez pas que j’en use pour vous irriter par mon impatience. J’ai mal usé de ma santé, et vous m’en avez justement puni. Ne souffrez pas que j’use mal de votre punition. Et puisque la corruption de ma nature est telle, qu’elle me rend vos faveurs pernicieuses, faites, ô mon Dieu, que votre grâce toute-puissante me rende vos châtiments salutaires. Si j’ai eu le coeur plein de l’affection du monde, pendant qu’il a eu quelque vigueur, anéantissez cette vigueur pour mon salut, et rendez-moi incapable de jouir du monde, soit par faiblesse de corps, soit par zèle de charité, pour ne jouir que de vous seul. »
(pourquoi subitement haïs-je Pascal et son Père Fouettard de Dieu? Sans doute ces sifflements malins dans mon cortex, me rapprochent-t-il de l‘Autre, le Maudit, loin, loin dans le recul. )

-2-
Mais moi, n’est-ce pas, mon ami,  JE NE SUIS PAS MALADE !!!!
Comprend tu ? Je suis, (j'étais) en parfaite santé, je ne puis même pas écrire que j’ai eu un accident, l’expression est trop forte. Boum ! une détonation m’a lésé l’oreille et depuis j’entends ces stridulations régulières.  
Ô rage sifflante ! Ô désespoir stérile!
C'est par dessus, à cause, de cette bonne santé physique et de cette alacrité morale, que ma désolation s’est formée, qui ne fleurira pas.

Pourrais toujours me consoler par l'idée de Fatum, cette fatale nécessité suivant laquelle tout peut arriver dans le monde à tout le monde, mais enfin il y là dedans comme une idée de la Destinée. Et le destin, n'est ce pas, on ne saurait en parler sans avoir l’air, comiquement, d’y prétendre.
Tout est absurde et contingent, tout aurait pu être tout autre chose et tout aurait eu tout autant de sens, c’est-à-dire aucun. L’Abbé mort en moi, ne reste que ce Nihilisme.

Je n’ai nulle maladie, ni même le symptôme d’un truc grave, c’est une anomalie purement nuisible, un retournement du cortex, qui plutôt que faire son boulot, va continuer à accepter ce cri d’hystérique jusqu’à la fin de mes jours. Quelle horreur != perte du sommeil, de l’appétit, de la vigilance, bref cesser de persévérer dans l’être, tâche pour laquelle cette conasse de matière grise était sensée bosser.
La connerie est faite : j’ai perdu pas mal d’audition en l’oreille droite, c’est assez cher payé non ?
C’était en tous cas, à mon sens, suffisamment, en tout cas, proportionné.
Un type se casse une jambe, trois mois d'immobilisation, rééducation, etc.,  il est content du voyage. Imaginez qu’on lui apprenne en sus, que la démangeaison qu’il éprouve sous son plâtre sera perçu in vitam æternam, et que rien,  jamais,  ne pourra l'atténuer, hormis des drogues qui finiront par le réduire à l’état de loque.
Mais c’est impossible mais c’est improbable ! Va-t-il brailler
C’est exactement ce que je gueule à tout va ! En vain.

Et ces connards de tartuffe-médecins n’ont rien à dire,  ils se bornent à palabrer sur le phénomène. À élucubrer sur "l’habituation" et autres aveux d’impuissance.
Bien portant, je suis contraint de me rendre malade, de détruire ma santé, pour pallier une insignifiance, donc quelque chose, mon ami, qui n’a pas de signification.
Le premier résultat fut la disparition de l’Abbé, qui représentais l’élan vers le spirituel, vers le mystère ontologique. Parce que cette merde sifflante, me ramène sans arrêt à MOI, à moi, à moi! Sentir siffler son cerveau, c’est en avoir conscience en permanence, avoir conscience de cette masse de gélatine, et qui par surcroît fait la preuve cinglante de sa stupidité, (comme une femme aimée se révélant une harpie grosse de tous les préjugés, subjuguée par Elle et Marc Lévy), cette conscience constante est mortelle pour la pensée et la santé mentale.

-3- Suicide ?
Je te m’en vais lui apprendre la musique à ce tas de gélatine, puisqu’il est trop con pour se savoir mortel.
Le matérialisme a tort, il y a réellement deux topiques distinctes : la conscience et la cervelle.
Cette dernière peut être le siège de l’intelligence, de la cognition, de la connerie, de la mémoire, des sensations, du désir sexuel, et tout ce qu’on voudra de plus relevé, et même si vous voulez du talent. La conscience c’est autre chose, son autre nom, plus grandiose, c’est le génie.
Mon cortex droit m’inspire une haine invincible, térébrante, le même mépris qu'aurait un génie pour un philistin; mépris pour l'incapacité à me débarrasser d'un fâcheux insupportable.

Or not suicide ?
Ma révolte cosmique, comique aussi puisque vaine, ne faisant que s’aggraver, créee un sentiment d’Impuissance, qui me fait rechercher une issue autre que le suicide, ne voulant pas crever en Vaincu.
Je n'espère ni consolation, ni la guérison, puisque les Diafoirus ne sont que des larbins des laboratoires, donc des bavards impuissants (et plus cons que la moyenne); je cherche seulement une expression à la hauteur de ma Haine de Tout, et je ne l’ai pas encore trouvée.
Mais je me réjouis de toute mon âme quand je croise tant de chose qui accréditent ma thèse de toujours. Le Marxisme d'une part, et les analyses de Julius Evola, de l'autre, fournissent là dessus les preuves les plus irrécusables.
J'écrirai tantôt mon testament politique détaillé, avec codicilles précis, l'heure venue.
félix niesche

vendredi 27 août 2010

Histoire d'eau et coup de feu


Dans la rubrique : Y'a pas que moi qui commet des actes inconsidérés,
et avec des conséquences incommensurables, démesurées, je lis dans le Pharisien un article intitulé : Grenoble : il se noie en voulant sauver une jeune suicidaire.
Héroïquement, le brave Jean Ferrante est mort par submersion en tentant de sauver une dinde hystérique d'une baignade létale.
Récit d'un ami du Courageux Ferrante tel qu'on peut le lire dans le Torche-Cul de Merde-sur-Seine: "On était en train de boire un verre à la terrasse du bar la Cymaise. Des gens ont commencé à s’agiter au bord de l’Isère. Jeannot s’est levé et a vu qu’une jeune femme s’était jetée dans la rivière. Elle commençait à se noyer. Malgré le courant, il n’a pas hésité et s’est jeté immédiatement à l’eau. Je l’ai suivi. Il a réussi à rejoindre la jeune femme et a pu la ramener en direction de la berge. Et puis il a disparu d’un coup dans les remous. Moi aussi, j’ai été à deux doigts de me faire emporter. Sans Jeannot, cette femme serait morte."

Personnellement j'aurais laissé l'apprentie sirène boire autant de tasses d'Isère qu'elle en pouvait contenir, tout en contenant mon hilarité, et finissant tranquillement mon verre à la terrasse de la Cymaise.  Mon Dieu il y en a suffisamment. Une de plus ou de moins, n'est ce pas ? Mais chacun ses opinions.
La mienne se trouve d'ailleurs singulièrement fortifée, par la lecture roborative de la suite de l'article du Torchon de Paris : " ..deux policiers arrivés en urgence l’ont finalement ramenée sur la terre ferme. Mais une fois sauvée, la jeune femme s’en est prise à ces mêmes policiers qui ont dû la menotter."
Ben voyons. On croit mourir pour l'Ophélie on meurt pour une pauvre folle, on croit voir ondoyer Ondine on se noie pour une gourgandine.
Une de ces pouffes comme il y en a tant qui courent les ruisseaux.

La pétasse tombe à l'eau
Elle tombe toute vive
Elle nage comme un tonneau
Quand le héro arrive

Coulez coulez
Avec elle si vous voulez
Jamais, jamais
 Vivant vous n'en sortirez

Sans doute le sort terrible de Ferrante est plus expéditif que le mien, puisqu'il est mort du premier coup, sur le lieu de baignade si j'ose dire, en une seule brasse coulée, et non par une sorte d'empoisement par les eaux maudites de l'Isère, misère, et la cervelle noyée d'angoisse, contraint de s'aller noyer lui même.
En outre il accomplit là un acte risqué, cependant que moi, non.  Un éclair, puis la nuit, la stridente nuit de l'Enfer.
Soudain une histoire d'eau parait plus vivace que la double détente d'un coup de feu. Comprenne qui pourra.
Quoiqu'il en soit le malheur des uns ne console en rien le sien propre.

Et sans doute le courageux Ferrante a agit là, comme un noble Vieux-Chrétien du temps jadis (ce que se garde bien de souligner la plumitive du Pharisien), et en cela il reste tout à fait admirable.
Nos sincères condoléances à tous les siens.
félix niesche

mardi 24 août 2010

L'Abbé abditus

Ce matin je suis arraché du coma artificiel, Whisky/Rivotril/Imovane, par la grâce duquel je cesse de percevoir, pour quelques heures, cette maudite cigale qui me strie les gyris de l'hémisphère cérébral droit jusqu’au bulbe rachidien, en passant par sillons du cortex, et dans le thalamus, gâchant pensées et sensations, m’ôtant toute raison et tout repos; sorti donc, violemment, du néant bienfaisant par d’autres sonneries, plus grelottantes, têtues et entêtantes du téléphone.

Je me lève en titubant et en décrochant je fais tomber l’appareil : sur le tapis, par le combiné comme d’un cabinet s’expulse une sorte de voix, inhumaine, une voix de robot, résonnante, comme sortie de tuyauteries étranges et compliquées dans une canalisation aussi dégoûtante à l’ouïe que l’égout l’est au nez.
Aussitôt, j’entrai dans une immense rage, contre ces saloperies d’insupportables, cette technologie de pacotille, aliénée et aliénante, étudiée spécialement pour complaire aux plus débiles, les femelles et les babouins.
Cette voix d’égout, passait sans transition du fausset le plus inadmissible, à une basse profonde semblable au bruit qui sortirait d’un tonneau vide quand on le roule à grand coup de latte.
Ces réverbérations sépulcrales de cloches fêlées et de Bourdon ébréché tentaient de me dire quelque chose.

D’abord, je pris ce bourdonnement pour un symptôme supplémentaire dans mon oreille lésée, dû à une aggravation subite de mon acouphène de malheur, décidé à varier les plaisirs.
« Ah c’est comme ça! » me dis je in petto « et bien, soit! Point trop n’en faut, rira bien qui cessera de rire le premier » et je décidais de me confectionner un de ces coquetailles défoliants et définitifs qui vous épargnent ces réveils vaseux avec la gueule de bois, mais offrent un bon repos (un peu long peut-être vers la fin), sous une planche de bois.
J'allais d'un pas chancelant ajouter à un ½ litre de Glenfiddish, 15 ans d’âge, le reste du flacon de Rivotril, 25 lysanxia, 12 Imovane et 7 rohypnol soigneusement pilés, que vous relevez, pour le goût, d'un flacon entier de Théralène, qu'il faut boire assis sur le rebord de la fenêtre du cinquième étage, et vous ne viendrez pas m’en dire des nouvelles, lorsqu’il me sembla discerner les mots,  «Tués », « MORT » audibles, sortis du misérable combiné gisant sur le plancher.
« Il y a de l’écho, maintenant, avec mes pensées les plus intimes, décidément ces fameux acouphènes, entendus des damnés de la terre et qui donnent au céleste corps médical cet air si entendu, les yeux ronds, la mâchoire tombante, cet air inimitable de tout ceux qui ne savent strictement rien sur rien, ces "acs" méritent peut-être un sursis, pour l'étude, car assurément une monographie pertinente et approfondie, reste à écrire sur ce phénomène énigmatique pour la Science et mystérieux pour la conscience » pensé-je.

J’en étais là de mes cogitations anthumes, et décidais de me prolonger encore un peu, lorsque les grésillements de Téléphone Téléphonovitch Téléfonov se firent de plus en plus slaves. "Terrrrible...Morrrt..."
En cas, comme un con d'abonné, je rabobinais ma bobine près du combiné : ce coup de fil, aussi tranchant qu’une lame, était pour m’apprendre une atroce nouvelle.
L'Abbé Tymon de Quimonte serait mort.
Sachant que désormais le Silence, divin, et particulièrement celui qui règne, étale, depuis des siècles, entre les colonnes et les voûtes obombrées de sa thébaïde, m’était un supplice, ce bon abbé, avait décidé de me rendre visite.
Lui qui ne quittait jamais sa retraite, il fut bien inspiré.
D’autant qu’il fit appel à Philistine Stringulat, qui, mystérieusement, possède le permis de rouler à tombeau ouvert avec divers véhicules.  Philistine au volant, la mort au tournant.
Décédée elle aussi, sur le cou, puisque elle eût la gorge tranchée par le pare-brise brisé.

Heureusement plus tard j'appris qu'il s'agissait d'une fausse nouvelle. Juste quelques égratignures. Ouf.
Il ne sera pas dit que mon seul ami et mon vrai Père, et la Dinde Majuscule, retourneront à jamais dans le Néant d'où je les avais tiré, sans ma permission.
Mais l’Abbé, qui m’enseignait inlassablement la ségrégation de moi-même d'avec le monde extérieur et son fatras politique, à m’abstraire dans une vie supérieure, à élever autour de moi une citadelle hermétique afin de retenir ce qui émane de moi vers les choses sensibles, c'est dans l'ordre, un signe, qu'il fut empêché de me visiter là où je suis précipité, désormais, dans la putréfaction sonore, l'hylation sive mors.
Mon cher abbé, il me faut, hélas, a contrario de votre enseignement, me précipiter dans la Ténèbre extérieure, dans l’espoir d’échapper à la térébrance de ma tête, distraire cet enchantement maudit qui siffle dans mon cerveau, avec toutes les saloperies audibles, et ne plus jamais jamais dormir.
Tout était donc faux ! Il n’y avais Rien, rien que l’absurdité et le néant.
Car je suis devenu une prison térébrante d’Enfer pour moi-même, la Solitude et le Silence, je dois courir au dehors pour les fuir, me vautrer dans le stupre du Vacarme puant et dans l’obscénité du monde tel qu’il va crépitant de sa fureur de jactance.

En attendant, il me faut rester seul, et éternellement seul, "avec mes yeux de fou", et le Sifflement du Maudit, pour unique viatique.
félix niesche

dimanche 22 août 2010

ἀκούω φαίνω. akouein' phainein -2-

...suite
Or donc, narrais-je, ce dimanche 25 juillet, retour des urgences Lariboisière, je me mis convulsivement en quête de l' adresse d'un ORL.


Je laissais frénétiquement des messages sur des répondeurs.
Et Ô surprise, l'un d'eux me rappela, fort courtoisement, ce dimanche même et nous prîmes RDV pour le lendemain.
J'arrive tout frémissant, sonnant et trébuchant dans la salle d'attente, à l'heure précise dont nous étions convenus. Ce qu'il ne faut jamais faire ! Une chose à éradiquer d'urgence, de nos moeurs, c'est précisément la ponctualité. La Gynécocratie et un des ses avatars, le portable insupportable, ont relégué au musée des antiquités patriarcales cette politesse soi disant royale. (En réalité, c'était l'exactitude qui était dite la politesse des rois.) Passons.
Attente d'autant plus anxieuse que ça siffle continûment dans mon oreille droite, et je flippe dur car les résultats de mes investigations internet la veille, ne sont rien moins que rassurants, pour ce qui concerne les suites sifflantes possibles d'un TSA.
Donc consultation et, enfin, l'examen audiométrique tant attendu, et qui, j'espère, dira tout.
Résultat ? Classsique.
Altération auditive mesurable. Le réflexe stapédien, qui est le réflexe de défense du muscle de l'étrier qui va se contracter pour atténuer le niveau d'intensité du son transmis à l'oreille interne, ce réflexe spontané, pris en défaut, n'a pas fonctionné.
D'où atteinte de l'oreille interne, c'est à dire perte auditive significative sur les fréquences aiguës, à partir des 3000 Hz, et au delà, mais ce qui m'emmerde le plus, c'est installation à la place de cette surdité d'un ACOUPHÈNE dans l'oreille droite.
- Mais qu'est ce qu' un "acouphène" docteur ? Et surtout partira-t-il un jour ce sifflement strident ?
- Oui l'audition peut s'améliorer avec le traitement et donc le Tinnitus, ( l'acouphène, mais je hais ce mot), par le fait, peut s'atténuer voire, pourquoi pas, disparaître. Tout dépendra du succès de ce traitement, et notamment du corticoïde.

Je sais parfaitement qu'après 10 à 15 jours les lésions seront définitives et les traitements désormais inopérants.
Le Doc aussi visiblement, car il décide que nous verrons à ce moment. Nous convenons d'un RDV le 5 août pour un second audiogramme. " Je serai en vacances mais vous verrez mon remplaçant, il est très compétent. " (J'en suis fort aise.)
Continuez votre traitement prescrit par l'urgentiste, à base de corticoïdes et stimulant dopaminergique, qui est le seul valable, en l'état.  Il faut donc attendre. Mais vu que vous supportez très mal votre acouphène, pour le moment, je vous prescrit du RIVOTRIL .
En réalité c'est un médicamant contre l'épilepsie, mais dans certains cas d'acouphènes rebelles, il donne parfois de bons résultats.. 

Donc, en sus des artificiels enfants de Morphée, Théralène et Immovane, prescrits par le généraliste, me voici donc contraint de me bourrer d'un anti-épileptique dont la liste des effets secondaires donnerait le vertige à un Iroquois "charpentier du ciel" à Chicago.
Je vais donc être réduit, provisoirement, à l'état de loque humaine.
Un anti épileptique est d'ailleurs cohérent. Je l'ai déjà dit, ce sont ces cellules ciliées qui ont été, soit lésées soit détruites, par l’exposition de mon oreille à un bruit violent et impulsionnel, même si cette explosion fut unique et très brève, et pour le moins inhabituelle.
Atteintes, prises d'une hystérie d'angoisse devant leur Mort, les cellules vibratiles de notre ouïe, déclenchent des impulsions électriques vers le cortex auditif du cerveau, et c'est lui, et lui seul, qui entend cette sonnerie d'alarme, lancinante et suraiguë des petites cellules ciliées mourantes.
Mais c'est un signal nerveux anormal, un signal aberrant. Parce qu'une fois les cellules ciliées décédées, elles n'envoient plus le moindre signal "réel" mais le cortex, pris d'une épilepsie d'alarme, continue de l'entendre.
Pour l'exprimer autement, un acouphène est équivalent à la perception du membre "fantôme" que l'on observe chez certains amputés qui ressentent encore des douleurs dans leur membre défunt. Et la preuve : les fréquences entendues par le nerf auditif en proie au délire correspondent exactement à celles sur lesquelles les cellules ciliées sont décimées.
Sauf qu'il existe toute une panoplie de drogues analgésiques, de l'aspirine à sister Morphine, pour aider l'amputé à endurer son mal,  mais pas le moindre antidode à la douleur morale pour celui condamné à entendre une stridence constante par une aire de son cerveau pris subitement d'une sorte de Haut-Mal auditif qu'est l'akouein'phainein.
Misère.
Je ne puis plus dormir, ni lire, ni écrire, atteint dans le fil de ma pensée, ni rester dans le silence et la solitude que j'aimais au delà de tout.
Je suis désemparé, perdu.
Quel sens donner à cette privation du Silence pour celui qui hait tant le vacarme moderne? Si ce n'est l'écrasement par la pesanteur de la grâce.

Néanmoins messsieurs l'ORL et mon Référent généraliste, m'affirment de conserve que je dois espèrer, dans le mois à venir, dans une amélioration.
Pourtant, sur un site de médecine militaire je lis mon arrêt de mort : "d’autant que les lésions occasionnées à l’oreille interne par des bruits violents sont la plupart du temps irréversibles "
Terreur de ne plus jamais être en repos, je me sens fait comme un rat affolé. Ausssitôt, je cours au dehors, le vacarme de la ville + supportable que le silence de mon appartement.

Courage, Attendre ! Avec le 2° test audio, je serai fixé. On verra à ce moment? Tenir.
Mais cette fin, si c'est la fin, est en même temps si stupide! J'en crève de rage !
Mais j'espère encore, j'espère comme un fou, comme le malheureux "Rabbi Aser Abarbanel, la bouche sèche, le visage hébété de souffrance", entre les mains décharnées du vénérable Pedro Arbuez d’Espila, sixième prieur des dominicains de Ségovie, troisième Grand-Inquisiteur d’Espagne. Comme lui, moi aussi une "morbide idée d’espoir, due à l’affaissement de mon cerveau, émut mon être", mon être qui veut stupidement persévérer dans l'être.
Je pressens que le plus cruel reste cette fausse espérance, destinée à  prolonger mon supplice, la Torture par l'Espérance.
Espérence fille de la "Volonté universelle", selon Arthur Schopenhauer.
N'ai je donc rien appris de ce philosophe pour qui vivre est une souffrance. L'existence étant décrite par lui comme une suite de peines et de tourments. L'être se nourrit du vain désir de bonheur, bonheur inatteignable qui engendre souffrance et douleur, l'état naturel de l'homme selon ce bon Arthur.
Seul échappatoire : «détruire en nous, par tous les moyens, la Volonté de vivre» et s'évader du désir inassouvissable par l'anéantissement dans je ne sais quel nirvânâ d'inspiration bouddhique.
Au moins cette épreuve me fait reconnaître mon antipathie fondamentale, pour une pensée que je croyais, frivolement, goûter.

Comme un Spectre empoisonné
Par le creux de l’oreille
Le Diable m’a condamné
À subir sa scie nonpareille

Sans fin. Sans répit. Jour et nuit
Nuit et jour, siffle cette stridence
Aussi je cours aussi je danse
Comme un pantin ivre de bruit.


 À suivre...

mercredi 18 août 2010

Voici ce qui est arrivé. -1-

Je tourne la page de ce blog,  puisqu'aussi bien ma propre vie a tourné court, et décide de peindre, sur le vif, a fresco , avant qu'elles ne s'effacent, les dernières lueurs de mon crépuscule.
Aucun exhibitionnisme sentimental mais récit de l’avancement des choses.
D’ailleurs je ne saurais décrire ma souffrance morale, tant je réalise que mon âme est déjà morte et la destruction physique à court terme inéluctable.
C’est idiot, alors que je m’essayais à l’apprentissage de la survie.
De là une Tristesse si profonde que je m’empresse de rechercher au-dedans la Colère Noire pour la noyer.
Et pour lutter contre le despotisme des Affres qui s'ensuivent, j'entreprends ces récits, en tant que mes derniers soupirs. 

Le 23 juillet, dans les Landes, j’ai subi ce que les médicastres nomment un TSA, un traumatisme sonore aigu.
Quelques instants, je restais sourd et gourd, puis assourdi, vacillant, hébété.
Un peu plus tard, un tintinnabule de cloches dans mon oreille droite.
Je décidais de me reposer et d’attendre que ça passe.
Erreur fatale! Il eût fallu courir tout de suite aux urgences, je ne l’ai su qu’après.

Je traînais le reste de la journée dans un festival de cloches et de sonneries de trompettes, espérant dans la rémission spontanée, et me droguais le soir afin de pouvoir dormir un peu.
Parce que, malheureusement, le lendemain, je devais prendre le train pour rentrer à Merde-sur-Seine.
(Hélas, plus le temps passait, plus le... "pire" risquait de se produire, et devenir l'Irrémédiable, et ça, malgré un pressentiment croissant, je l'ignorais.)
J'arrive : Paris, Montparnasse, métro, dodo Immovane.
À quatre heure du matin, l'été, ce sommeil lourd ne dure pas et réveillé par une stridence décuplée, ce tinitus semblant envahir toute le lobe droit de mon cerveau, je me précipitais dans un désordre moral indescriptible, aux urgences Lariboisière, soit disant spécialisées dans les eaux troubles des troubles ORL.
(Dois je m’épuiser encore à décrire un service d’Urgence d’un hôpital parisien ? Je l’ai déjà fait, ceux qui le veulent n’ont qu’à cliquer en bas sur le libellé « Urgences ».)
Visite avec l'ORL.
Une jeune urgentiste m'a reçu, et vaguement examiné avec les moyens du bord : elle a pris ma tension, mis l'otoscope dans les 2 oneilles, a fait résonner un diapason sur mon front, et a écouté mes explications d'une oreille distraite.
Les tympans sont intacts, c'est la colchée, organe creux de l'oreille interne tapissée de cellules ciliées qui a morflée. Ces dernières déclenchent des impulsions électriques qui vont de l'oreille vers le cortex auditif du cerveau et c'est lui qui entend ce cri d'agonie des cellules ciliées mourantes.  C'est là le Hic.

On verra pourquoi par la suite.
Traitement :
-Dose de cheval de cortisone : 60Mg de Solupred pendant huit jours.
-Vastarel et Nootropyl pendant trois mois.

Moi : dois je comprendre que ces sifflements vont céder à ce traitement ?
L'Urgentiste : Prenez traitement. Peux pas faire audiogramme pour mesurer hypoacousie, on a pas appareil ici, prenez RDV avec ORL.
Moi : Hypoacousie ? c'est quoi ?
L'Urgentiste : Vouloir dire surdité, faut évaluer degré, voyez ORL, pas l'appareil ici.
Moi : Rien à foutre de la surdité ! Pour ce qu'il y a à entendre! Mais ce sifflement cessera-t-il bientôt?
L'Urgentiste : Vous très nerveux, prenez bien traitement, au revoir.
Je retourne céans en quête d'ORL.  Mais c'est Dimanche. Nous sommes à la fin juillet, tous les ORL sont hors aires à héler, hélas, en vacances dans la luzerne, les eaux ou les airelles.....

Commence alors un chemin de stress, aussi exténuant qu'inutile.
....À suivre (trop difficile de me concentrer.)

mercredi 4 août 2010

Mauvaise nouvelle

en deça des Limbes, où sont les ardents infélicidad de Félix, réjouissances au delà...
En fait, je vous explique, les limbes se sont les Landes où Félix a été victime d'un accident. Idiot.
En fait le pronostic vital n'est pas engagé c'est clair, mais son énergie vitale l'est, en fait.
En fait, il faut attendre, c'est clair, et j'ai le triste privilège de vous apprendre que le blog sera interrompu, pour le moment et pour une durée, en fait impossible à fixer.
L'abbé Tymon de Quimonte, très affecté,  invite tous ceux qui le peuvent, de prier pour le rétablissement de Félix, en fait, c'est clair.
Philistine Stringulat