jeudi 28 novembre 2019

De tout un peu, beaucoup....


§. Monsieur Conservano me fait l'honneur d'apprécier le fond de mes idées, dit il, tout en désapprouvant mon style.  C'est fort aimable à lui, mais le style étant lié aux zidées par la chaîne d'or, qui sait s'il n'y a pas une erreur quant à l'appreciation de leur fond, une erreur de fond, une profonde mécompréhension ?
 Et qui sait si les audaces stylistiques, les inventions syntaxiques ne sont pas là pour brouiller les pistes, en faisant des passages les plus chargés d'idées autre chose qu'une marche glorieuse vers la 17ème chambre.  Et qui sait si ces passages ne sembleront artificiels qu'à ceux qui ne les pénètrent pas.
Conservano conserverait il son inclination pour le fond des dites zidées, et ne les rejetterait il pas avec leur style, s'il les percevait ? That is the question.

§.   La pluralité des femmes n'est que l'illusion chatoyante, comme le prisme dispersif qui multiplie l'éclat d'une gemme.  Il y a La femme, comme il y a La nature, La vie !

§. La boutique romaine, la radio de toutes les droites, celles de Macron et de Zemmour, s'applique consciencieusement à relier GPA- j'ai pas de papa, et autres PMA à l'eugénisme national-socialiste d'une part, et au marxisme de l'autre.  Cela est asséné constamment et répété en boucle. 
Marx et Hitler le couple transgenre du « progressisme » qui anime les gens de l'Etat !

§.  Or donc, nous avons les deux boutiques installées du crétinisme, qui ont pignon sur rue et fournissent intellectuellement la dissidence.  Les deux boutiques sont bien sûr concurrentes, la concurrence stimule le commerce ! Toutes deux s'enrichissent l'une par rapport à l'autre dans une surenchère de facticité . Elles se désignent l'une l'autre, se concentrent l'une sur l'autre, en se montrant du doigt, ou plus exactement leurs cercles concentriques s'agrandissent l'un l'autre jusqu'à prendre toute la place.
Elles ne sont même pas quelque chose qu'on pourrait haïr, elles ne sont rien de réel, rien que les maisons concurrentes de la contestation débile du capitalisme sénile. C'est une évidence qui crève les yeux, comme les balles du LBD 40, aussi nous sommes peu à la voir.
 L'abbé —  Peu ? Vous ne vous comptez pas pour grand chose, tout en vous multipliant.

§. Qu'est ce qui permet la séparation radicale entre d'une part la fluorescence des gilets et d'autre part l'auréole de la bonne bourgeoisie qui déambule pour tous ? Si ce n'est que le Spectacle catholique, l'imposture de la droite marcono-maurassienne a ouvert sa représentation anti GPA/PMA sous l'intitulé Contre le Progressisme ou/et contre le Marxisme ? Aussitôt l'antifâchiste va se précipiter pour défendre  progrès et libération de Femme, face à la Noire réaction.
La boucle est bouclée, la facticité en marche dans le cercle vicieux.

§. Une époque, un cycle, une Période comme on disait chez les marxistes, a, bien sûr, une cause, une généalogie, rien ne sort de rien, mais est aussi une singularité; en un mot, il y a de l'emergence, de la nouveauté radicale, de l' inédit.
Ainsi l'auto mouvement du monde se passe d'une cause extérieure au monde.
  L'abbé : — C'est la Nature créatrice, Natura naturans, la nature naturante, qui produit la Natura naturata, la nature naturelle. Thèse panthéiste, mon fils.


§. Julius Evola écrit :  « Il faut admettre que l'historiographie de gauche a su se pencher sur les dimensions profondes de l'histoire au-delà des conflits et des bouleversements politiques épisodiques … elle a su découvrir le processus général et fondamental qui s'est réalisé au cours des derniers siècles, dans le sens d'une transition d'un type de civilisation à un autre … que la base de cette interprétation ait été à cet égard marqué par l'économisme et la lutte des classes n'enlève rien aux dimensions grandiose du tableau d'ensemble de cette historiographie ».
Son projet fondamental à cet égard sera de fonder une historiographie de Droite qui ait la même profondeur que l'historiographie marxiste.
Il n'hésite pas à dire lui-même : « Comparée à l’historiographie de gauche, celle propre à la tendance de la droite apparaît donc superficielle, épisodique, bi-dimensionnelle, parfois-même frivole »
On ne saurait être plus précis, sauf à ajouter, moraliste et ridicule.

§. Ce monde n'est que pourriture, gouverné par la pourriture.  Les attaques ad hominem ne sont pas seulement justifiées mais nécessaires. Ne pas voir ça c'est être un animal de basse cour, fait pour la ferme des animaux et le gouvernement des Porcs. Il faut lire ceci calmement, c'est écrit sans véhémence, c'est un constat philosophique, pas une diatribe exacerbée.

§. Mes amis.
Où sont ils ?

§.  La période qui s'ouvre après la victoire du pays des gangsters allié à la satrapie judéo-asiatique stalinienne sur l'impérialisme allemand, cette période, passée la récréation des trente glorieuses, peut être définie comme une réaction sur toute la ligne. Et une réaction qui va croissant, exponentielle !

§. Si encore, on pouvait dire, comme dans la caverne de Platon, qu’il y a ceux, pauvres esclaves, qui n’aperçoivent que les apparences des choses, sans en connaître l’essence, et que nous, esprits éclairés nous verrions la réalité ultime, non plus l’apparaître mais de l’Être !
Mais il ne s’agit pas du tout de ça ! Il ne s’agit pas de Platon, mais de Hegel !
Ce ne sont pas les ombres sur le mur de la prison mondaine qui sont la fausseté même, ce sont les prisonniers eux mêmes, qui sont devenus des fantoches.
Ce qui n’est pas rationnel, n’est pas réel. La réalité n’est pas forcément l’attribut d’un état de chose existant.
Le système capitaliste décomposé en tant qu’il est dénué de toute nécessité, est irrationnel, donc il n’est pas réel. Nous sommes dans la béance d’un cycle historique qui creuse sa propre tombe, et qui attend son cadavre.

§. Se mettre en selle aujourd'hui pour courir sus au Progressisme, criant haro sur le droit-d'l'hommisme ! c'est chevaucher le vent et s'en prendre aux feuilles mortes !

§. La seule discussion qui vaudrait, serait celle assise sur les poutres de Notre-Dame, à partir d'elles, de ce départ de feu, elle seule produirait les flammes propres à incendier les esprits !
Le reste est bon pour les domestiques.

§. On a détruit l'immémoriale Tradition au nom du Progrès/ Puis on a dénaturé le Progrès. Les réformes sont des contre-réformes, l'antiracisme un racisme, le féminisme une pornographie...

§. Le moderne a conchié la Mystique au nom de la Raison, le postérieur post-moderne s’est assis sur la Raison.

§.  L'Absurde est passé de l'état de principe de philosophie existentialiste à raison d’Etat.

§. Et d'autres choses encore...


lundi 11 novembre 2019

La Guerre, le fascisme,

par DRIEU LA ROCHELLE
dans Socialisme fasciste, 1935 : 



« La guerre militaire moderne est sur toute la ligne une abomination. Je me suis efforcé depuis quinze ans de démontrer et de faire sentir que cette guerre, en effet, détruit toutes les valeurs viriles (…).
Pas l'ombre d'aventure, le facteur individuel faute de contact entre les adversaires étant réduit au plus mince.  Dans la prochaine, ce sera vrai pour l'aviation comme pour l'infanterie et l'artillerie.
A l'arrière c'est la vie de caserne, réglée, automatique, à l'avant aussi. Pas d'aventure, donc pas de gloire. Voilà la guerre moderne, elle n'a plus rien d'humain. Et quel est le résultat ? Des millions de morts, de blessés et de malades. Pas de gloire et des destructions immenses. Les villes anéanties : Londres, Paris, Berlin, Milan rayées de la carte au premier jour. Les femmes, les enfants, les vieillards, les animaux, les plantes, la forme même des paysages, tout cela dissipé comme le corps des soldats. Une Europe réduite au désespoir, à la négation de tout. La jeunesse qui est la vie, qui est la beauté ne peut être que contre cela.


 «  L’État ne peut vivre et se renouveler que par l'insurrection, la révolution, la guerre intérieure. Et l'Espèce a besoin de cette insécurité dans l’État (…). La jeunesse voyant l'esprit de paix tuer l'esprit de révolution, a restauré l'esprit de guerre pour sauver cet esprit de révolution dont il est inhérent. Mais c'est ici que nous, Français, qui n'avons point été mêlés à toute cette aventure (bien que nous l'ayons pressentie dans le syndicalisme révolutionnaire d'avant-guerre, et que nous ayons produit Proudhon, Blanqui et Sorel, apôtres de diverses manières de la révolution guerrière), nous devons ouvrir l’œil et profiter de notre distance.  Nous devons admirer ce beau sursaut de la jeunesse d'ailleurs. Mais puisque nous sommes voués à la sagesse plutôt qu'à l'audace, profitons-en. Puisque nous sommes amenés les derniers à une certaine action, tâchons d'en prendre les avantages sans en adopter les inconvénients (…).
Mais elle [la jeunesse européenne] s'est jetée dans l'excès contraire. Elle a restauré pêle-mêle la guerre avec la révolution. La jeunesse de l'Europe centrale et orientale, pour sauver la révolution, a admis la guerre. Elle a réagi, elle s'est montrée réactionnaire, en plein (…).
La révolution fasciste, qui a peut-être compris la solution propre à l'esprit européen du problème social, n'a pas compris le problème de la guerre. Elle n'a pu faire la dissociation d'idées, nécessaire aujourd'hui pour le salut de l'Espèce, entre la guerre moderne et la guerre éternelles, entre la guerre et l'esprit de guerre (…).
Dans le bellicisme des fascistes, il y a un effort beaucoup plus qu'un abandon, un effort qui se crispe, qui s'exagère. Dans le fascisme, la crispation est de trop et signale une erreur. Le fascisme demande trop à l'homme ; en même temps qu'il lui redonne la vie, l'orgueil de sa jeunesse, il le prépare à une mort hideuse et stérile. Notre effort, pour être plus mesuré, pourrait être plus heureux. En analysant notre but mieux que les autres, nous pourrions nous façonner à une tension plus saine et peut-être plus durable. A cause de la déviation démoniaque qu'a subie la guerre moderne, nous nous contenterons de l'exercice transposé de la guerre : du sport. La guerre peut bien supporter une transposition comme l'amour. Il y a loin du rapt primitif à l'amour sentimental. Il faut bien que l'Espèce se contente de cette transposition et de cette atténuation de l'instinct de reproduction. Remplaçons les batailles par des matches de football, l'héroïsme de la terre par l'héroïsme du ciel. Espérons que l'esprit du sport suffira à nous maintenir assez belliqueux pour demeurer révolutionnaires dans le cercle intérieur.


 « La guerre éclate, dans cinq ans. La France et l'Allemagne se ruent l'une sur l'autre. La France seule serait battue, encore plus sûrement qu'en 1914 (…). La prochaine fois, ce sera la lutte à couteaux tirés entre le fascisme e le communisme. Les nécessités de la lutte obligeront les bourgeois d'Occident, mêlés à la lutte entre le gouvernement antidémocratique de la Russie et le gouvernement antidémocratique de Berlin, à jeter aux orties leur dépouille démocratique (…). On verra des bourgeois jusque-là nationalistes s'apercevoir que le nationalisme n'était pas l'âme de leur vie autant qu'ils le croyaient. On les verra justifier soudain l'esprit allemand et entrer dans des concessions telles que n'en ont jamais rêvé les braves gens de la gauche. Hitler a encore de beaux jours devant lui. Toute cette énorme et confuse situation nouvelle semble donc se ramener à ce dilemme étrange ; les Français préféreront-ils devenir communistes pour ne pas devenir Allemands ? Ou devenir Allemands pour ne pas devenir communistes ? Et n'en sera-t-il pas de même en Italie et en Angleterre ? (…). Le troisième caractère abominable de la prochaine guerre reste la puissance démoniaque et irrémédiablement hostile à l'humanité, des instruments. A lui seul, il suffirait à la rendre exécrable.


 « Le fascisme, c'est la crispation de l'homme européen autour de l'idée de vertu virile qu'il sent menacée par le cours inévitable des choses vers la paix définitive. Il n'est pas sûr que le fascisme veuille vraiment la guerre et soit capable de guerre, surtout de la terrible guerre moderne. Le fascisme se contenterait peut-être volontiers de sport et de parade, d'exercice et de danse. Qui sait s'il ne montrera pas épouvanté devant la conséquence dernière de son attitude ? Il confond dans ses paroles le sport et la guerre, la restauration physique de l'homme – si nécessaire pour lutter contre les méfaits des grandes villes et pour maintenir l'homme dans ses facultés essentielles – avec la continuation des vieilles formes militaire. Mais peut-être qu'au fond de lui-même, la distinction est déjà faite entre la transposition de l'esprit de guerre en sport et parade et la continuation de la forme militaire. »