Dans leurs clapiers, taper sur les cloisons en poussant des han à faire frémir, le marteau et la perceuse, sont les passe-temps préférés des parisiens .
J’avais cherché opiniâtrement un dernier étage pour ne pas subir les pilonnements en talon d’une pétasse en chaleur, me voici réveillé aux aurores par des loquedus qui errent sur les toits avec des chaussures à clous, fier-à-bras vêtus comme des alpinistes pour observer les moeurs des pigeons, cette lèpre volante.
Comme je me plaignais, on m’a dit Allez donc vivre à la campagne, mais précisément ce sont là des habitus de villains, couchés avec les poules et levés au chant du coq.
Cependant que je me coucherais plutôt à l’aube avec des poules, et me lèverais en début d’après midi comme un coq en pâte, mais ne le puis, au milieu de ces paysans endimanchés et emmanchés d’outils par la passion de faire du Bruit.
Quand je « descend » en Province c’est chaque fois une surprise : même à Pau la capitale du Béarn, terre originelle du Rustre et du Rustaud, les gens y semblent courtois et affables, on croirait revivre au temps jadis.
Le Blanc y domine aussi, cela vous fait un choc, le bistre le foncé le crépu ne semblant là que pour le mettre en valeur.
Au lieu qu’à Merde/Seine le blanc parcimonieux y a l’air crasseux, par réverbération.
Ces « citadins » d’un type nouveau ont tous des chiens, comme à la ferme. Et considèrent les trottoirs comme les latrines bucoliques de leurs bêtes. Sauf pour les petits enfants, ces animaux asmathiques, shootés au monoxyde de carbone, restent encore inoffensifs, n‘ayant la force de vous sauter à la gorge : mais ce n’est pas l’envie qui leur manque. Idolâtrant leurs maîtres à l’égal des Dieux les cabots bigots sentent d’instinct tout ceux qui sont incrédules.
Je me désole de n’avoir le permis de porter une arme, un jour un de ces molosses aura ma peau.
Leurs maîtres s’avancent lourdement comme des culs-terreux, portent des barbes de trois jours, et vous bousculent en grommelant. Leurs femelles vont en jetant leurs grands pieds en dehors, enfourchent leurs velibs comme des barrières en levant haut la patte, on leur voit tout l’entrefesson, et quand le temps s’y prête, la corde du stringue dedans.
Elles fument comme des volcans, ce sont des geysers qui sortent de leurs narines, à leurs yeux globuleux le babouin en survêtement y passe pour très recevable, leurs bouches se tordent en une moue dégoutée devant le costume cravate.
La politesse paraît aux parigos un héritage fâcheux des âges fachos. Un gentilhomme d'ancien régime leur paraitrait une tante. Pourtant sous les dentelles il y avait la dague, et la promptitude à s’en servir. Alors que sous les barbes piquantes et les carapaces bodybuidées, comme les crustacés la chair est molle. Spectacle pitoyable de tous ces lourdaux mal rasés qui portent leurs bébés sur le ventre et font étalage des caractères sexuels secondaires du mâle, cependant que leurs femelles tonnent en faisant de grands gestes aux terrasses des cafés.
Décidément je vais déménager la Capitale m’agréant de moins en moins.
Il me faut faire cette précision, au rebours de ce que ce texte d'humeur excellente pourrait laisser accroire, les vrais paysans je les aime et les loue, il ne sont à mes yeux les ploucs, cette appellation non contrôlée je l’ai réservé pour les serfs de la ploutocratie.
Lors du vote sur le traité constitutionnel en 1991 qui gravait dans le marbre l’asservissement de la France, les champs cultivaitent le NON rustique, tandis qu’au cœur de la Delanoë-ville le béni OUI-OUI l’emportait haut la main... cela dit tout.
La différence entre les paysans véritables et ces néo-ploucs de centre-ville est de nature, il s’agit de deux races séparées.