lundi 19 mai 2008

C'est Byzance !

Bouffée d'air pur:
La publication du livre de Sylvain Gouguenheim : « Aristote au Mont Saint-Michel » (mars 2008)
Ce livre édité par Le Seuil, maison plutôt réputée comme « de gauche », est significativement sous-titré : « Les racines grecques de l’Europe chrétienne ».

Il a donné lieu à une présentation très flatteuse dans « Le Monde des livres » du vendredi 4 avril 2008 : un article favorable de trois quarts de page de Roger-Pol Droit sous le titre « Et si l’Europe ne devait pas ses savoirs à l’islam ? », complété d’un appel en première page : « Essais. L’Occident sans l’islam. Remettant en cause une idée solidement installée, l’historien médiéviste Sylvain Gouguenheim conteste que le savoir des Grecs ait été transmis à l’Europe par le monde musulman ». On ne peut pas être plus clair.
Le samedi suivant, 5 avril 2008, ce livre n’était déjà plus disponible chez Gibert, l’une des principales librairies du Quartier latin à Paris. Il n’en restait que quelques exemplaires à la FNAC des Halles. On notera que la publication de cet ouvrage coïncide par ailleurs avec une année universitaire 2007-2008 où Aristote figure au programme de l’agrégation de philosophie.
Le contenu du livre est excellent. Non seulement parce qu’il réfute de façon nette et cinglante les thèses historiques politiquement correctes devenues aujourd’hui dominantes sur la transmission de la culture grecque au Moyen Age et sur la glorification d’un islam médiéval tolérant, protecteur et diffuseur de la culture antique. Mais aussi parce qu’il affirme sans détour :
-que les notions d’identité et de racines ont un sens : les cultures ne sont pas interchangeables ; il y a en elles des structures de pensée profondes, permanentes et durables ; la langue est souvent le véhicule et le révélateur de ces structures mentales ;
-qu’il y a une incompatibilité culturelle majeure entre l’Europe gréco-chrétienne et le monde islamique ;
-qu’au contraire le christianisme européen baigne dans la culture grecque, qu’il en est d’une certaine façon l’héritier ; à juste raison, l’auteur insiste à ce propos sur la notion d’incarnation et sur la distinction entre le temporel et le spirituel.
polemia.

1 commentaire:

Antoine a dit…

Je n'ai pas lu ce livre de Gouguenheim, mais il est connu que le savoir des civilisations grecques, romaines et même égyptiennes a été préservé en Europe dans les monastères par les moines bénédictins, pendant les temps troublés des pillages et invasions barbares.
Ces connaissances ne sont reparues et n'ont été réutilisées qu'à partir du XIIème siècle par la grâce de l'ordre des templiers et des bâtisseurs de cathédrales.