dimanche 22 février 2009

Feu le beau Bino

Le spectre de Jacques Bino, "syndicaliste de la Confédération générale du travail de la Guadeloupe(CGTG)", va venir hanter l'Europe aux anciens parapets.
 
Hier, dans les filatures de coton, les fils de coton blancs destinés pour la trame étaient mis en bobineaux sur les bobinoirs des machines. Aujourd'hui les arrière-petits fils des "nègres du coton", sont en train de tramer une machination avec feu le beau Bino Noir, pour se payer la bobine des blancs.
Outre-Tombe il vient menacer les mémoires, en devenant un lémure, Ombre Noire venant tourmenter les vivants, blancs de peur, en l'Outre-mer.
Dans la mythologie romaine les lémures étaient ces âmes ne pouvant trouver le repos car ayant connu une mort tragique ou particulièrement violente.
Ils viennent souvent hanter les demeures des vivants. Pour les mettre en fuite, les romains célébraient la Lémuria. Lors de cette cérémonie des fèves noires étaient jetées par-dessus l’épaule gauche du père de famille dans chaque foyer.
.Mais davantage qu'une fève noire dans le gâteau romain, les métamorphoses du défunt des Antilles me font songer aux lentilles de l'Egypte ancienne, et aux "Textes des Sarcophages", les formules des transformations pour aider le défunt à réussir son passage d'outre tombe vers l'Eternité.

Extrait:
Je me lève, je renais et je redevient jeune.
Je suis Osiris.
Fais que les cavernes de Putrata me soient ouvertes, là où les morts tombent dans les ténèbres, mais que l’Œil d’Horus me soutienne et me soulève.
Je me dissimule parmi vous, ô vous Étoiles qui ne vous posez point ici-bas.
Mon front est celui de Rê, mon visage est découvert selon la parole de Toth ;
Mon cœur est bien à sa place, mon discours est intelligent.
Je suis ton fils Horus.
Je vois tes mystères et suis couronné Roi des dieux.
Je ne meurs point une seconde fois dans l’Au-Delà.
O toi qui brilles, toi qui donnes la lumières depuis la Lune, permets que je me joigne à ton grand cortège;
que je sois de ceux qui ont la gloire.
Fait que le Tuat me soit ouvert.
Ici, je suis : laisse-moi venir en ce jour pour être glorifié.
Que les glorieux m’accordent la vie et que l’on m’amène mes ennemis pieds et poings liés devant le divin Cercle.

Ô Jacques Bino si les glorieux vous accorderont peut-être la Gloire, je crains que votre postérité ne soit une Seconde Mort. Le Tuat ne s'ouvrira peut-être pas pour ce tué.
Il ne faut pas confondre et l'effet et la cause.
Ce brave homme tué par une petite crapule, à mon sens, risque de mourir deux fois.
De connaître une deuxième annihilation plus terrible que la première.
On est en train consciencieusement de lui voler le sens de sa Mort.
S'il fut descendu avec un fusil à pompe, la Pompe Funèbre l'abaissera encore. La pompe du calibre fut jugée indigne d'un si glorieux trépas.
A portée du fusil cet assassiné devient le disparu. On ne parle de lui que comme du disparu.
Faisant illico diparaître le meurtrier. Exit l'assasin.
Celui ci par la magie de la propagande négatrice va se diluer, s'en aller tout à fait au delà de l'Être et du Néant, va s'agréger à l'impersonnel climat de répression.
Jacques Bino, le disparu ou le Tué par balles. Par qui? L'histoire ne le dira plus. N'importe! On sent bien qui c'est, cela suffit.
Victime du Climat de Violence. Martyre, offert en holocauste à la Cause Noire, sacrifié sur l'hôtel de la Répression au service de l'Etat colonial, il fut assassiné en dernière analyse pour sauvegarder les intérêts du békériat blanc raciste. Crime raciste.

Là bas, on va en cortège saluer sa dépouille, exposée.
Ici, son effigie est brandie dans des monstrations d'inspiration obamanienne.
A Paris, hier, auprès de Denis Baupin (Vert de Terre), du sénateur Jean-Luc Mélenchon, du prébendier Harlem Désir, des mamies-nova des travailleurs Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud, d'Alain Krivine (NPA), des membres du P"C"F", il y avait même, quelle déception, des militants du Parti ouvrier indépendant (POI), dont on se demande ce qu'ils foutaient dans cette galère.
Félix le Chat

Aucun commentaire: