vendredi 6 février 2009

nanos gigantium humeris insidente









Le philosophe à Point, Bernard-henri Lévy, a volé toutes chemises blanches déployées, au secours de son coreligionnaire Bernard Kouchner attaqué par Pierre Péan, qui dans son livre, Le monde selon K., sorti ce mercredi, accuse le Ministre des Affaires Étrangères à la France de conflit d'intérêt entre activités publiques et privées en Afrique.
Furieux, le Milliardaire Lévy a concentré tout son tir de barrage sur la carrure: la petitesse et à ses yeux l'inadmissible manque d'humilité, de prosternation d'un "petit" pisse-copie devant un Grand Homme.
Les accusations précises contre Monsieur kouchner, portées par le journaliste Pierre Péan, le marchand de bois précieux africain n'en a cure, il les a balayé d'un revers élégant: "saloperies!".
"C'est pathétique, c'est nauséabond. Qu'est-ce que c'est que ces petits mecs qui viennent s'en prendre à quelqu'un qui a passé une vie d'engagement, qui a risqué sa peau sur tous les terrains où ça avait un sens, qui a une oeuvre et une vie extraordinaire" "Des nains juchés sur les épaules de géants" afin de les souiller....a-t-il ajouté.
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L'immense philosophe est-il à ce point réduit a quia, qu'il dût emprunter à l'éloquence et au génie de son épouse?
Rien sur le fond, aucune réfutation des allégations de Pierre Péan, mais seulement cette hystérie digne d'une demoiselle Troudballe indignée que l'on pût s'en prendre à son grand homme de mari.

Qu'est ce que c'est que ces abominables, ces nullités, ces pelés, ces galeux, ces sans-grades, ces infimes, ces homuncules, qui OSENT sans vergogne se mêler des affaires grandioses de ces Titans de la Pensée de la Réussite et de la Gloire?
Mais rien ne trahit mieux le vulgaire, le plagiaire, le jocrisse adepte du chic et du toc, la pensée de troisième ordre avec son orgueil mal placé et son dérisoire, que l'utilisation mal venue d'une expression classique, devenu un sophisme: ici les fameux nains juchés sur des épaules de géants !
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Nanos gigantium humeris insidente, l'expression est de Bernard de Chartres, pour dire:afin de voir mieux et plus loin qu'eux, non que notre vue soit plus perçante ou notre taille plus élevée, mais parce que nous sommes portés et soulevés par leur stature gigantesque.
En 1120, Bernard de Chartres comparait ainsi ses contemporains et leurs glorieux prédécesseurs de l'Antiquité, ce temps des géants et des saints.
Les hommes de son temps recherchaient l'héritage des Anciens, tous leurs efforts tendaient à reconstituer et à maîtriser cet héritage.
Plus tard, Engels dit à propos de la Renaissance, que l'Histoire, ayant pour sa marche en avant, besoin de Géants, elle les créa, et les hommes de son temps (à lui Engels), à leur tour, se juchèrent sur leurs épaules.
Delacroix lui même, eu égard au caractère universel du génie des Raphaël, Michel Ange, Léonard de Vinci, employa cette métaphore de nains perchés sur épaules....
Mais lire, et à contresens, et à contre-emploi, que tous les Péan du monde ne seraient que des nains juchés sur les épaules des Géants Kouchner et BHL, non pour voir clair et loin, mais pour bourdonner des insanités à leurs oreilles chastes est un faux-sens et d'un prudhomesque définitif.
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La métaphore appropriée eût été: -"qu'est ce que ces "cent sales mouches au bourdon farouche", avides à tremper leurs suçoirs dans notre éminence, dans notre somptueuse proéminence ?"
 Mais, de petits asticots nés de votre énorme bran, messieurs.

Ces sales petits journalistes de province, ces petits juges, ces petits parons de PME, ces petits flics, ces petits tâcherons, ces petits maires, ces petites gens, ces goyim minables de la France moisie, ceux qui forment le tissu social de cette république qui entrave encore un tout petit peu le libre développement du népotisme, du "Consulting" pour dictateurs Africains, et de tous les trafics, de tous les "voyous sans frontière", il faut en finir avec eux!
Ces Magnifiques vouent aux restes décomposés de la République Française, une aversion qui concentre une exécration atavique tribale et le fiel du Parvenu.
C'est un ressentiment de classe déchue, mais à l'envers.
C'est le mépris du Noble pour la basse extraction, mais avec l'ingratitude et le ridicule en plus.
Un Ridicule cosmique, presque métaphysique, tant il est vrai que ces modernes Grands Juifs doivent tout à la Déclaration des Droits de l'Homme.
Cependant que les ci-devant familles Nobles pouvaient s'enorgueillir, légitimement, d'une autre origine que le pouvoir de la Roture, la réussite de ces Grands personnages est consubstantielle à cette émancipation roturière. Ils doivent tout à la République, à la liberté de penser, à la liberté de critique, et longtemps la juiverie éclairée a toujours manifesté une "sensibilité de Gauche".
Aujourd'hui, comble d'inversion, en ces temps de confusion où le Grotesque atteint au Sublime, un grotesque sublime, un sublime grotesque comme on voudra, les Princes de ce Monde, dans leur rage écumante de parvenus, oublieux de la soue où ils s'ébrouaient récemment encore, se cuidant d'une essence supérieure se font les fourriers de la destruction de la République qui les émancipa, les sortit de l'ornière.
On croyait longtemps le B.H.V de la philosophie, un admirateur de Jean-Paul Sartre.
Or qu'est ce que LE SALAUD sartrien ? Précisément celui qui feint d'avoir une essence, celui qui, oublieux de sa liberté ontologique, dit qu'il n'avait pas le choix alors qu'il avait le choix, qui oublieux de la farce originelle, se pose en égal des dieux et tutoie les constellations.
L'homme inauthentique d'Heidegger, petitement déterminé par l'on, qui représente la déchéance du Dasein dans sa triviale identification.
Aliéné a son propre discours, il devient sa propre dupe, mais le relent de son origine remonte à la surface comme un remugle d'égout, la nature occultée se manifeste malgré soi, seule chose géante chez ce polichinelle, sa vanité titanesque de potentat manipulateur.
Félix le Chat

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellent texte !

Un lien intéressant : http://www.marianne2.fr/Supplique-a-Aphatie,-Le-Monde,-Le-Nouvel-Obs-et-les-autres-oubliez-nous,-oubliez-les-juifs-!_a174744.html

Ça devient particulièrement comique !

Agni

Anonyme a dit…

Excellent. Du souffle. Ah ! de l'air ! Merci l'abbé !
Mais ils nous ont tellement chié sur les yeux, accroupis sur nos épaules qu'ils sont, qu'il est difficile de voir où on va pouvoir les balancer sans risquer qu'ils ne blessent quelqu'un dans leur -longue- chute.