jeudi 31 décembre 2009

Saint Sylvestre arthurienne

Afin de ne pas distraire les enchantements préprandials assemblés sur vos cerveaux d'apprentis sybarites,
Afin de maintenir en ce blog la faible lueur vespérale,
Afin de tendre d'une année à l'autre la corde pour me pendre, les guirlandes d'écran à écran, les maillons de ma chaîne de fer et dessus danser, danser,
Je m'en vais dresser un petit bilan, coudre un contre-point tissé sur le canevas des rythmes instinctifs de l'Adolescent Céleste.

Je me flattai d'inventer un blog poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les gens.
Je dus réserver ma prétention.
Nolite mittere margaritas ante porcos.
Ce fut d'abord une satire. J'écrivais mes pamphlets de nuits, je notais l'insupportable. Je fixais mes dégoûts.
La vieillerie romantique avait une bonne part dans mon alchimie polémique.
Je m'habituai à la haine simple : je voyais très franchement la Synagogue à la place de l'Eglise, les gogues à la place de l'Art, des mosquées à la place des usines, une école de babouins brulée par des prognathes, des conasses qui se broutent la brèche, les salauds la main dans le sac; les monstres, les vipères ; à l'Elyzée, un pitre de vaudeville dressait des épouvantes devant moi.
Je finis par trouver sacrée la révolte de mon esprit. J'étais oisif, en proie à l'acédie, me traînant dans les ruelles puantes, répondant par un surcroît de morgue aux simagrées de cette récente race mal fagottée qui usurpe le nom de Femme.
Ne dormant plus j'enviais la facilité et la félicité des somnambules, le sommeil de la virilité !

Septembre: ma santé fut menacée. "La terreur venait, j'étais mûr pour le trépas":
Je ne pouvais plus, sous le vent dessous ses jupes d'albe, enlever à la page sa blancheur de coton. Impuissant devant la page vierge, la page du désespoir blanc, j'ai pleuré de rage, ne pouvant plus mettre à la voile, encrer de ma noirceur sa pupille pâle. (J'ai toujours vu la mort en blanc).

Me voici dès lors échoué, floué et dolent sous les huées du vent.
De l'abbé que j'aimais comme si il eût dû me protéger de ma démence, je voyais se lever la croix consolatrice.
Cela s'est passé. Je peux aujourd'hui souhaiter la bonne année.
A toutes et à tous, donc : des aventures idiotes, des dessous de mortes, des cornes, des strings de vulgivagues, en acier, qu'elles en saignent, et des banques les enluminures, seulement.
Vive la littérature féminine, le latin hors des églises, les livres pornographiques sans orthographe, les romans de nos écrivaines, le code pénal , les opéra-raps, refrains niais, les rythmes décérébrant des tam-tams !
Mes voeux :  À toutes : beaux nénés ! À tous : miséricorde !
félix le chat

9 commentaires:

Le Ciel a dit…

AMEN !

sextusempiricus a dit…

A vous lire encor de nombreuses années cher félidé .Dieu vous ait en Sa Sainte Garde .

Anonyme a dit…

Oui, un plaisir de vous lire.


Nocif (esprit.i.monde)

Anonyme a dit…

Avez vous lu des ouvrages de Joseph Deltheil????

Nocif

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

du tout

Anonyme a dit…

Je vous le conselle. Par exemple: "la deltheillerie" ou "sur le fleuve amour"
Nocif

Anonyme a dit…

Je dépose un extrait à votre attention sur mon blog.

Anonyme a dit…

Un autre ouvrage de sa main, fort étonnent: La cuisine paléolithique...

Anonyme a dit…

Je dois vous avouer, sans flagornerie, que votre style littéraire me plaît... Un savant mélange de réalisme-poétique... ce qui est fort digeste.