vendredi 13 mai 2016

Deux trucs sans rapport,

sauf peut être l'inauthentique.

I
PAN ! un coup de 49.3 magnum, et voila la Nuit Debout couchée raide !
Couchés ils l'étaient déjà de naissance, ces débiles.
Nuit debout, conscience allongée.
 Nuit debout et journée assise, qui se traîne, inter-minable et glauque, à l'ombre des chemtrails et le soleil s'est gâté comme la pomme de discorde pourrie.
De cette insomnie citoyenne aucun rêve éveillé n'a atteint à l’âpreté d'une quelconque révolution ; bien au contraire.
Voilà déjà un siècle que l'idée de révolution s'est rassise, passant de l'action consciente au rêve éveillé, soit à un phantasme diurne. Si encore il ne s'agissait que de leur impuissance journalière à abattre le vieux monde. Mais c'est la facticité de ce vouloir qui est en cause. Ils feignent même d'en rêver.

 II
Le Big Boss de Rome dit : ouvrez les cuisses frontières, ouvrez les rombières aux migrants.
 Petit curé s'en fait l'échotier dans son église vide.
 On nous avait bien dit que les migrants c'était des bites. Venus là pour sauver l'Europe de la dénatalité.

À faire : l'Histoire de la décomposition du catholicisme et plus généralement de la Chrétienté. De la naissance de l'enfant Jésus dans la paille à l'agonie du christianisme sénile qui n'en finit pas de radoter dans les ors et la pourpre cardinalice.

 Rien n'est plus déliquescent et répugnant que l'injonction actuelle d'aimer son ennemi.
 Pourquoi n'est elle jamais faite aux Juifs, et par là de leur demander de pardonner la shoah ? Parce que les cathos sont, littéralement, dans le mondain.
 Qui veut faire l'ange fait la bête. À trop vouloir s’emplumer d'angélisme on finit fourrée d'une farce comme une volaille, prête pour le four.

C'est Sublime, comme le dit Derrida, la folie du pardon !  Qui pourtant ne pardonnait pas Lolo Causte.
Car le pardonner, comme toutes les motions humaines recèle une physiologie particulière. Interroger ce que Nietzsche nomme les "entrailles de l'esprit".  On devine que ce pardon sublime vient de la fatigue et d'une lassitude morbide d'avoir à comprendre et à juger.
On se rend ainsi complice de la souveraineté du mal.  

Et si ce « pardon » cet amour entraînait nécessairement des souffrances plus grandes ?
 Jésus dit à Son Père "ils ne savent pas ce qu'ils font" les soldats romains,  Il n'a jamais dit nulle part de pardonner le Sanhédrin qui l'a fait crucifier.
Qu'en pensez vous monsieur l'abbé ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le plus grand danger.

— S’il n’y avait pas eu de tous temps beaucoup d’hommes qui considéraient la discipline de leur esprit — leur « raison » — comme leur fierté, leur devoir, leur vertu, des hommes qui étaient offensés et humiliés par tout ce qui est fantaisie et excès de l’imagination, étant les amis du « bon sens », il y a longtemps que l’humanité aurait disparu. Au-dessus planait et plane sans cesse, comme son plus grand danger, la folie prête à éclater — ce qui est précisément l’irruption du bon plaisir dans le sentiment, la vue et l’ouïe, la jouissance dans les débauches de l’esprit, la joie que procure l’humaine déraison. Ce n’est pas la vérité et la certitude qui est l’opposé du monde des insensés, mais la généralité et l’obligation pour tous d’une même croyance, en un mot l’exclusion du bon plaisir dans le jugement. Et le plus grand travail de l’humanité fut jusqu’à présent celui de s’accorder sur beaucoup de choses et à s'imposer une loi d'accord — sans se préoccuper de savoir si ces choses sont vraies ou fausses. Voilà la discipline qui a conservé l'humanité  ; — mais les instincts contraires sont encore si puissants que l’on ne peut en somme parler de l’avenir de l’humanité qu’avec très peu de confiance. L’image des choses se recule et se déplace encore sans cesse, et peut-être qu’à partir de maintenant il en sera ainsi plus souvent encore, et plus rapidement que jamais ; sans cesse les esprits justement les plus distingués se raidissent contre cette obligation pour tous — et en tout premier lieu les explorateurs de la vérité ! Sans cesse cette croyance, en tant que croyance de tout le monde, engendre, chez les esprits raffinés, un dégoût et une nouvelle concupiscence : et cette allure lente qu’elle exige pour tout processus intellectuel, cette imitation de la tortue qui fait autorité ici, à elle seule déjà convertit en déserteurs les artistes et les poètes ; — c’est dans ces esprits impatients qu’éclate une véritable joie de la folie, puisque la folie a une allure si joyeuse ! Il est donc besoin des intellects vertueux — hélas ! je veux employer le mot qui prête le moins à l’équivoque — il est besoin de la bêtise vertueuse, d’inébranlables batteurs de mesure à l’esprit lent, pour que les croyants de la grande croyance générale demeurent ensemble et continuent à exécuter leur danse : c’est une nécessité de premier ordre qui commande et exige ici. Nous autres, nous sommes l’exception et le danger, — nous avons éternellement besoin de nous défendre ! — Eh bien ! il y a vraiment quelque chose à dire en faveur de l’exception, à condition qu’elle ne veuille jamais devenir la règle.

Friedrich Nietzsche. Le Gai savoir "76"

a.c