samedi 20 juillet 2013

Volubilis

Tonkin m'avait envoyé six écharpes de soie, tissées main, Maï Savanh Lao.  
Pourquoi ai-je pensé à cela en lisant dans les récentes lettres de Lili, une phrase qui m'a particulièrement touché ?
Peut-être me rappelait-elle cette intime fraternité d'esprit qui me manque tant.
Je ne parle pas des spéculations sur notre destination post-mortem, mais de quelque chose de plus personnel, quand il lui a écrit :
« j'aurai du penser que dans le contexte mes propos allaient vous peiner. »
Ainsi de moi.
 Je craignais de peiner sa Marguerite en divulguant que notre ami croyait au néant, ou plutôt croyait dans le néant, la mort sans résurrection, sans attente, et professait un hautain désespoir métaphysique.
C'était sous-estimer la profondeur de leur lien. Elle savait tout cela.
......

À la fin nous ne correspondions presque plus, lui et moi, je ne recevais que ses bulletins de santé, effrayants, dits avec son « réalisme et humour teinté de cynisme ».
Puis plus rien.
Et c'est si bouleversant qu'à ce seuil, il n'ait plus écrit qu'à vous, la bien-aimée, que vous seule possédiez, « flamboyante, lumineuse », sa dernière flamme. 
Ne la divulguez pas, m^me en croyant lui rendre hommage, moi qui brûle pourtant de la connaître,  je vous le dis gardez pour vous ce qui n'a été que pour vous.
Pour moi, et bien... je vous ai reçu en héritage.

Soudain à la mort de Tonkin, une petite fleur inconnue a poussé ici, sur le tertre du blog . C'était la Marguerite de mon frère faustien, je ne la connaissais pas. Il avait son jardin secret.
Elle est là, depuis, insistante, pleurante, encombrante, mais ne dérange personne, au contraire, mes fidèles commentants, braves cœurs, se sont empressés de l'entourer.

 Et c'est mystérieux, O à peine!, d'un mystère subtil, élusif, si ténu, et si mêlé de cendre, que Tonkin avec qui je communiais souvent dans une sombre misogynie, m'ait doté, lui parti pour jamais, d'une femme, si fémininement douloureuse, au chagrin volubile, Volubilis sorti de la bouche pleine de terre.  

L'abbé

30 commentaires:

orfeenix a dit…

Oui heureusement, il existe encore de vraies femmes, douces et sensibles comme si le MLF ne les avait pas atteintes et qui ne revendiquent que leur sensibilité et leur instinct pour comprendre et consoler, et ça fait du bien, merci Lili.

Anonyme a dit…

Cher Félix, quelle surprise en ouvrant le blog ce soir, émotion et serrement de coeur.
Je suis si heureuse que notre ami vous ai envoyé des écharpes, c'est si symbolique une écharpe. Ce n'est pas un cadeau banal, mais le lien qui nous réunit, nous avions souvent parlé de ce symbolisme.
L'écharpe de soie, la part de soi inaltérable, un élément identitaire sur.
l'écharpe autour de la gorge d'où sort la parole qui nous réunit.
Que ces écharpes vous tiennent chaud et soient à jamais le lien d'amitié entre vous, ici et au delà.
Hautain désespoirs métaphysique, certes, mais sur la fin, des espoirs de ce nuage doré.
On n'est finalement pas si loin d'une certaine forme de réincarnation et de ce néant lumineux.

Si c'est un honneur de partager des lettres d'amitié, je me ferai honte en publiant des lettres d'amitié sublimé. Il ne le voudrait pas.
Ce serait si méchant, si cruel, et ça pourrait faire tant de mal eu égard à nos proches pour lesquels nous avons toujours eu avec honneur, affection, tendresse et respect.

Je n'en ai jamais eu l'intention. D'ailleurs avec " La bouche pleine de terre" je pensais mettre fin à mes "écrits de cris" , (citation abbé Thymon de Quimonte) sur ce sujet.
Vous m'avez devancé dans mon intention. Transmission de pensée.

N'avez vous pas lu, "je cesserai d'être ennuyeuse", encombrante est le mot plus adapté.

Avant de quitter ce blog je remercierai personnellement chaque commentants qui m'ont fait l'amitié de m'accompagner depuis deux mois.
Pas ce soir, douloureux !
Merci pour ce vibrant hommage, (pas le premier) post -mortem qui me touche et qui le touche j'en suis certaine.
"Salut et fraternité"
Lili





Anonyme a dit…

Merci chère Orfeenix, je vous écrirai plus longuement, bientôt, puisque vous m'avez fait l'honneur et l'amitié de m'envoyer votre adresse mail.
Avec tout mon affection, je vous embrasse.
Lili

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

si vous voulez quitter ce blog, c'est que je n'ai pas su me faire comprendre.

esprit-i-monde a dit…

Chère Lili,

Rien ne vous oblige à marquer cette distance.
Vous nous êtes bien agréable.

Anonyme a dit…

À Lili,
Je viens ajouter ma voix à celles de tous ceux qui m’ont procédé, non pas pour jouer au zouave, mais pour vous dédier une sorte d’ode. Vous êtes une femme faite sensibilité, et Tonkin doit être heureux dans son sommeil sur son lit de néant de mourir aimer. Le « je » de ce poème est un « je » commun et ne me désigne pas en particulier.
Je viens à découvrir comme on vient à la vie
Et je découvre qu’en plus de chérir
En toi la femme, en l’arbre la saignée d’aimer.
En plus de recouvrir ce qui me sépare encore,
De ce que de toi d’avantage me rapprochera
Comme le fruit de la fleur, le matin de l’aurore.
En plus d’entretenir le feu allumé
-le feu en or, le feu du verbe sur les bras-
Et de reconduire le névé de mes brûlures
De séquelle en séquelle, d’avatar en avatar,
Afin que de ma mémoire l’oubli ne s’en empare
Et que mon corps ne s’émiette à travers ses conflits

Il me faut encore avec tes yeux réinventer la vie.
Sinon c’est mentir
De ma part de poser sur ton visage caresses et regards.
Un escalier : la vie, une marche qui manque : la mort.
Commence et finit
Aujourd’hui alors qu’avec hier on est loin d’en finir.

Qu’il me soit seulement permis d’élire acte
Sur une dune de sable, sur le dos d’une vague.
D’élire acte et de graver le goût salé d’une larme,
L’assaut d’un chaleureux baiser et son miel,
Je plierai à la seule force des mots les montagnes,
Je dévierai les planètes de leurs orbites.
Justes pour te prouver combien grande est ma peine
De ne pouvoir t’apporter chaque jour
Un rayon de soleil entre les mailles d’un murmure
Un bouquet d’air aux couleurs vives de vivre.

Qu’il me soit seulement permis de suspendre
Entre les filets du vide le mutisme des ciments
Et les reflets des silences sur l’air.
Immobilité au devant des hasards,
Je saurais l’être : immobilité des vents,
Immobilité du temps, de l’amour
Qui agite les battements de ton cœur.

Qu’il me soit seulement permis de travailler l’azur
Comme on travaille le fer, le verre ou l’argile
Et lui faire épouser à la perfection
Les reliefs de tes doutes et convictions,
Facile me sera la tâche de commander
Aux printemps de rester fideles à leurs promesses,
Aux guerres et aux catastrophes de s’effacer
Devant l’avenir et nous laisser croire que le bonheur
N’est pas d’un bout à l’autre qu’un instantané
D’une espérance qui s’étire et se rétrécit dans l’espace
D’une île d’un imaginaire heureusement fertile.
Le scarabée. Que L’Abbé excuse mes longueurs. Un clin d’œil à Orfeenix et esprit-i- monde.

Anonyme a dit…

Qui m’ont précédé et non qui… procédé. Je fais des bourdes incroyables, je crois que je ne m’habituerai jamais à écrire sur un écran.

orfeenix a dit…

On va finir par ressembler aux premiers chrétiens dont on aurait pu dire " voyez comme ils s' aiment!"

esprit-i-monde a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
esprit-i-monde a dit…

Ne t'inquiète de si peu, Scarabée.

l'écrivation appartient à personne (c'est à dire à tous)...
Seul le curseur du pied à coulisse aux œillères s'arrête sur la règle défectueuse.

orfeenix a dit…

Alors ça vient? :)

orfeenix a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Ne croyez pas cela l'abbé, vous avez très bien su vous faire comprendre et vous en sais grès.

"A la fin nous ne correspondions presque plus lui et moi à part ces bulletins de santé, effrayants.
Puis plus rien"

Non, pas plus rien mon cher Félix, la douleur physique occupait Votre ami presque à temps plein, elle n'absorbait pas cependant toutes les puissances de sa conscience qui resta intacte jusqu'à son dernier souffle. Une communion, presque une osmose de pensée avec vous comme je peux le lire dans bon nombre de ses écrits. D'où la présence inopinée de la petite fleur (l'image est jolie) à la souffrance volubile, arrivé presque par effraction, sur le tertre du blog, ou elle s'est déjà beaucoup trop attardée.
Par effraction, pas tout à fait cependant mais pour respecter la volonté de notre ami défunt.

" Si je pars pour un long voyage, j'ai bien peur de ne jamais revenir..."
"Moi qui ne fut jamais demandeur de rien durant toute ma vie et à personne, je dis bien jamais je fais appel à votre bonté
atavique...
Aurez-vous la force d'aller sur le blog de l'abbé et l'informer de mon départ. Il n'est pas au courant
(et personne d'ailleurs)et bien que misogyne "émérite," profondément humain. Plus la force d'aller sur le blog me privant jusqu'au terme du voyage de riches et forts beaux écrits." Voyez ma misère."

Le 20 décembre 2012, il me fit porter un jonc à birman en cabochon qu'il avait à son doigt. Par le même voyageur je luis fis porter la chaine et la médaille de mon baptème ainsi, et sans s'être concertés ces deux objets, aussi symboliques que vos écharpes traversèrent les océans.
Echarpes, chaine et anneau, objets bien symboliques entre le Ciel et la Terre et d'une façon plus générale entre deux extrèmes, ou deux êtres, plutôt deux êtres extrèmes.
Bien à vous avec respect.
Lili

Anonyme a dit…

cher esprit-monde, vous m'étiez bien agréable aussi et su très vite reconnaître en vous au delà des trains de mots ou j'avais parfois du mal à m'accrocher une peut-être forme d'amitié partagée, d'estime en tout cas, de mon côté surtout, croyez le bien.
La distance est parfois nécessaire pour prendre un peu de recul, mais les coeurs restent unis dans une même pensée.
Vous avez toujours su trouver les
mots justes de réconfort et d'apaisement.
Merci
Un immatériel baiser pour votre fils.
Lili

Anonyme a dit…

esprit-i-mmonde, merci encore pour votre indulgence et votre patience pour mes fautes en tout genre dans mes écrivations...
Bien à vous
Lili

Anonyme a dit…

Cher Scarabée,
voici une "Ode à Lili"
qui n'en mérite pas tant... ou pas assez ?
Votre joli poème en prose m'a beaucoup touchée.
Si le "je" ne vous désigne pas en particulier j'y suis cependant très sensible.
Dans les "écrivatures",
(Ségolène Royal) épistolaires avec notre ami, nous utilisions volontiers ce double "je" sorte de tic de langage ou de bégaiement compulsif; un "procédé" comme un autre afin de ne point dévoiler le mot suivant, d'une seule lettre apostrophée.
"je" je ... (égo)
Sorte de Gaffe au féminin, je suis moi aussi une bourdeuse spécialisée
vous m'en pardonnerez.

Moi aussi préfère la plume au clavier, l'odeur de l'encre et la sensualité du papier.

Pour cette "Ode à Lili"
permettez que je vous embrase.
Lili

Anonyme a dit…

Deux "s" à embrasse
Lili

Anonyme a dit…

Chère Orfeenix, je partage votre point de vue : les chrétiens, dont je suis, sèmeront toujours, afin de séparer le bon grain de l'ivraie.
Bien à vous.
Lili

Anonyme a dit…

A l'abbé, gré sans "s".

Anonyme a dit…

À Lili
Mes précisions sur le « je » n’ont d’autres utilités que celles de souligner mon respect pour votre douleur et votre relation avec Tonkin. Dans d’autres circonstances, je ne me serai pas soucier de les apporter. Portez-vous bien et soyez plus forte que l’adversité.
Le scarabée.

Anonyme a dit…

Précisions sur le "je" superflues cher Scarabée, j'avais compris et je sais votre respect.

Ma réponse n'était ni facétieuse, ni ironique j'ai moi-même trop de respect pour vous. Dois-je vous dire que comme tous les commentants de ce blog qui ont entendu ma souffrance vous m'avez sauvée, (ce n'est pas un vain mot) lorsque la détresse immense, la lassitude, l'extrême fatigue s'est emparée de mon coeur de mon corps, de mon visage, sentir son sourire tout à coup s'évanouir et ses yeux se voiler de gris.
Merci pour vos voeux pour mon aller mieux quand à la force sur l'adversité, j'essaierai de m'en souvenir dans les sombres journées.

Merci encore pour votre Ode qui m' a touchée je le répète et qui viendra enrichir mon livre de chevet.
Je suis actuellement en montagne loin de la foule et du bruit. Plus près du ciel et des étoiles je me sens mieux.
Portez vous bien aussi et soyez heureux.
Merci à vous, merci à tous.
Lili

esprit-i-monde a dit…

Lili, mais enfin!.. ne vaut-il pas mieux embraser?.. je ne vous reconnais plus là.
Faites donc comme il vous convient, je ne porte aucun jugement.
Espérons que ces belles ondes émanant des mots et partagées avec vous persisteront au-delà de toutes apparences.
La fuite est inutile, nous nous retrouverons derrière l'autre coin ou je viendrai vous tirer les orteils.

Anonyme a dit…

Esprit-i-monde je suis sincèrement désolée de cette bourde qui aurait bien fait rire mon ami Tonkin car hormis ses ennuis sanitaires il avait beaucoup d'humour et savait avec brio réalisme et cynisme se moquer avant tout de lui même.
Pour illustrer ses propos il m'avait envoyé l'image d'un couple fort mal assorti représentant Cranach l'ancien en compagnie d'une jeune femme commentant ainsi.
"Voyez cette peinture, tout est dit"!

"Ainsi de moi" pessimiste plutôt, une forme d'optimiste réaliste je lui avais répondu en envoyant la photo d'une vieille femme des steppes de Mongolie orientale. et avait répondu:
"vous cherchez les compliments ma belle"...

J'étais en haute montagne lorsque j'ai écris tous ces commentaires sur le PC de mon frère que je maîtrise peu, écrivant chez moi sur un Mac. Par ailleurs les nombreuses coupures de courant dues aux violents orages ne facilitaient pas le bon déroulement et suivit de l'écrit. Rien ne vaut l'écriture à l'ancienne aux caractères bien trempés.

Oui cher esprit-i-monde merci pour ces belles ondes émanant des mots partagés ou
se traînent des- espoirs épuisés et qui persisteront même dans le silence au delà de toute apparence. J'ai failli écrire "espérance"

Regardez Le Silence de Dhurmer et lisez son brillant commentaire.

Comme je l'ai dit avec respect à Scarabée, vous m'avez sauvée, le vibrant et touchant hommage de l'Abbé, Orfeenix, vos écrits , viendront enrichir mon livre de chevet, et pourrai les relire lorsque l'esprit se brouille et que la raison chancelle.
A tous, merci.
lili

Anonyme a dit…

Scarabée, "le "je" de ce poème est un je commun et ne me désigne pas en particulier" et ne fut pas adressé à Tonkin.
Les Poèmes s'adressent à la compréhension et au ressentir d'autrui dans des situations réelles ou imaginaires et ne s'adressent pas toujours à une personne en particulier.

Dans la lumière du printemps,
Les églantines
Roses et fines
Parfument l'heure où je t'attends.

Les bruissements clairs des fontaines,
L'azur du ciel,
L'odeur du miel
Qu'apportent les brises lointaines,

Grisent mon coeur qui n'est que toi,
Que toi ami
Que je poursuis
Dans l'ombre légère des bois

Reviens! reviens de ce lointain
qui t'a repris.
Mon coeur est gris...
Les eaux pleurent, le jour s'éteint.

Le printemps a dans sa lumière
Des désespoirs,
Nuages noirs
Qui rendent sombre la clairière.

Le bruissement clair des fontaines,
L'azur du ciel
L'odeur du miel,
Qu'apportent les brises lointaines,

Laissent mon coeur bien vide et froid
Car je devine
Dans ta voix fine
Que tu n'es déjà plus à moi.

Bien à vous avec respect
Lili


Anonyme a dit…

À Lili
Souvent, c’est en voulant bien faire qu’on fait mal. On prend notre sincérité pour la fin des fins sans qu’elle puisse l’être vraiment car elle dépend de l’autre et de ses dispositions d’esprit qu’on ne peut pas toujours deviner. C’est pour cette raison qu’on peut verser dans un excès ou dans un autre sans se rendre compte. Je suis conscient que l’ecrivation selon le mot de l’esprit-i-monde n’appartient à personne à partir du moment où elle est rendue public et qu’on s’en est détachée. Mais lors du processus d’écriture, on est dans sa propre intimité et en relation étroite avec le sujet ou l’objet de son écriture. Moment qu’aucun poète ou écrivain n’aime partager parce qu’il touche à ce qu’il y a de plus fragile et de plus sensible en soi, d’autant plus que je ne suis pas un professionnel de l’écrivation et n’écrit et n’aborde que ce qui me touche au plus profond de ma conscience ou bien de mon cœur ou les deux à la fois. Mon regard et mon cœur me pousse à vos soutenir et à vous éloignez de vos liens déjà matériellement rompus en dehors de la volonté de qui que soit, à part Dieu (pour ceux qui croient) dont personne ne comprend bien les desseins, tout en souhaitant que vos arriviez par vous-même sans interférence extérieure. D’où ce sentiment ambiguë qui m’a poussé à dire une chose et son contraire. En d’autres termes, je voulais que vous sortiez indemne de cette épreuve toute en sentant une certaine gêne d’interférer, car vous me paraissez être une femme superbe qui mérite tous les égards. J’espère que cette fois-ci, je ne me suis pas trop emmêlé les pinceaux. Bien à vous. Le scarabée.

Anonyme a dit…

Pas du tout emmêlé cher scarabée, point de mal dans nos échanges ni le moindre débordement.
Point d'offense donc par quelques propos que ce fussent.
Si l'écriture n'appartient à personne dès lors qu'elle devient publique, elle ne doit pas en demeurer moins sincère.
Sans loyauté, point de dialogue possible, sinon à quoi bon ?
Je ne me détache pas facilement de ce, (et ceux) qui me touche dès lors (bis) que les propos restent honnêtes et vrais, même échappant à toute logique.

" En matière de sentiment, le manque de logique est la meilleure preuve de sincérité" Léon Tolstoï

Si tous les sujets m'intéressent, je n'aborde en priorité que ceux qui me touchent au tréfonds, de ma conscience et de mon coeur; et si je ne dis pas tout ce que je pense, sachez que je pense tout ce que je dis, ou écris.

Moi aussi préfère le langage comme vous y faisiez allusion dans un précédent commentaire, la fluidité du langage, source de toute vie, de toute survie.
Celui qui rassure, celui qui apaise, et peut-être celui qui transcende.

Qui, au moins une fois dans sa vie, n'a affronté la tempête risquant de perdre le nord, et ont su attendre, grâce aux mots, (venus d'on ne sait où ? d'on ne sait qui ?) que le vent gonfle à nouveau les voiles pour reprendre le cap vers une mer plus tranquille... ou vers de nouvelles tempêtes qui les engloutiraient.

Pour l'ambiguïté, volontaire ou pas, elle est inhérente à chacun de nous que l'on soit écrivain, artiste, poète ou simple quidam. Toutes les oeuvres ou presque qui se sont nourris d'ambiguïté sont des chefs d'oeuvres.
Il ne faut donc pas regretter d'avoir dit une chose et son contraire, (ou pensé le contraire) parfois ainsi...
Point d'interférence négative, j'avais bien compris le sens de vos propos pour m'éviter la noyade.
J'ai une grande gratitude pour vous, et tous sur ce fil qui avez su comprendre d'instinct avec tant de clairvoyance ce que mes proches n'ont su saisir tellement je me suis enfermée dans un mutisme proche du Silence de Dhurmer.
Lorsque la mort emporte des êtres chers et ce faisant nous vole la paix de l'esprit, et, que hanté par ces disparitions, l'on erre avec une souffrance infinie, avec tous les mots dits et non dits . Volubile ici, silencieuse ailleurs les deux à la fois, sans trop savoir comment y échapper.

Irréversibilité de la destinée, un mystère déchirant.
"Misérabilité" de la condition humaine.

j'espère avoir répondu à votre courrier sans avoir été trop laborieuse, vous vous y retrouverez. Pardonnez mes fautes et mes erreurs.

Je suis en haute montagne sous un violent orage, vent, soleil, pluie, grêle et neige sur les sommets. Il n'y a pas de mauvais temps, juste les 4 saisons dans la même journée. Il fait beau plusieurs fois par jour...
Bien à vous
lili

Excusez moi l'abbé, je me devais de répondre à scarabée.


Anonyme a dit…

esprit-i-monde, dans un précédent commentaire, vous avez évoqué,
"le poids de nos âges" avant de rencontrer Tonkin, il y a deux ans je ne me préoccupais guère du poids de mon âge, et, bien que d'une dizaine d'années sa cadette, ne me préoccupais pas du sien non plus.

"Une valse à cent ans c'est beaucoup moins dansant mais tout aussi charmant qu'une valse à vingt ans..."

Je dois avouer que depuis le 15 avril 2013 cette pensée a radicalement changé pour moi.
Sans être passéiste au détriment du présent, (et malgré mon jeune âge!...) je suis très attachée aux valeurs du passé. L'avenir ? Je n'ose même pas y penser.

J'ai essayé de vivre l'instant présent sans toutefois pouvoir le retenir.

lili

Anonyme a dit…

scarabée,j e voulais dire : dont on ne sait d'où, ni de qui ils viennent ? "les mots "
Au fond, ça n'a peut-être pas d'importance dès lors qu'il y a fraternité et respect.
Ecrire à des inconnus j'avais jamais fait, d'où mes maladresses.
lili

Anonyme a dit…

esprit-i-monde, remplacez rencontrer par retrouver.
et dans la valse, charmant par troublant.
lili

esprit-i-monde a dit…

le drame du français, malgré les qualités poétiques que l'on lui attribue, ce sont ses temps (trop nombreux) qui débouchent sur les désespoirs et espoirs; nous aveuglant lorsqu'un fruit convenable se présente enfin à nos yeux après que nous ayons serpenté si longtemps sur le chemin des récoltes.
"Les passés et futurs sont les assassins des présents.