mercredi 7 octobre 2009

Brisées des heures grises -2-

 Décidément,  ma mignonne ne veut plus venir ! Elle téléphone.
Haine absolue à l'encontre du téléphone. Qui inverse les polarités. Vecteur de tous les quid pro quod.
Horreur aussi de ma bêtise. Je commence à regretter salement mon attitude. (Si elle avait pu prévoir un tel sentiment, elle m'aurait quitté deux fois plus vite.)
Toujours cacher son jeu. Trois fois béni le conseil de mon vieux Daïmon. Qui toujours sacrifie au Présent.
Sera-t-elle retrouvée ?
Quoi ?
L'Eternité.
En attendant je suis accablé de reproches : M'aurait elle abandonnée pour de bon, la maudite ? Évidemment comme je l'ai traité ! Mais c'est vrai à la fin, elle finissait de m'épuiser plutôt que de me remonter à la vie !
Aurais je dû endurer son babil, se faisant une gloire de son insensibilité, la croyant un charme de plus?

Tout ça, pour ne pas m'avoir retrouvé en bon état de marche. Maudite sauvageonne, ayant ton coeur dans ton sexe !
Je ne soupire d'ailleurs pas absolument après sa présence physique, "il n'est assurément de lieu où l'on se sente si péniblement seul qu'entre les bras d'une Jeune Fille." (Tiqqun), mais son désamour revient à une absence métaphysique, et sur mon lit de douleur, cela m'est intolérable. J'aimerais quelqu'un qui pense tout le temps à moi.
Le véritable amour qu'est ce que c'est ?
Ce cri : "A ton épaule" de Julien Sorel, et ses larmes à ce moment. Il fond en larmes, tout à coup, lui si indifférent, d'avoir fait mal (physiquement) à madame de Rénal.
Le véritable amour se reconnaît à ce signe, infaillible, le cri de la mère devant son petit. Tout le reste c'est la foutaise, la fouffe, la foutrerie : ce lyrisme des primates.
C'est pour cela que la femme n'aimera jamais ainsi que l'homme.
L'amour est un mouvement descendant.
L'homme aime la femme, la femme l'enfant, l'enfant le hamster. (Qui a dit cela? Je l'ignore, il me semble l'avoir lu. En vérité j'ai trop lu passablement.)
Félix le chat

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Bénie soit la providence qui à chacun a donné un joujou: la poupée à l'enfant, l'enfant à la femme, la femme à l'homme et l'homme au diable"
Victor HUGO