jeudi 25 février 2021

Faire-part de décès

Rien ne symbolise mieux l’ignominie de la dictature policière, travestie en sanitaire, que la destruction de Gibert Jeune.  Jeune, Gibert l’était aussi de ma propre jeunesse, un peu de moi-même meurt, j’ai hanté les librairies Gibert comme un esprit curieux hante un vieux manoir, et sa ruine définitive effiloche mon âme en lambeaux. 
Après l’incendie statocratique et nanothermique de Notre-Dame, la ruine provoquée de Gibert Jeune achève la hideuse métamorphose du Quartier Latin en un quartier...disons pas latin, pas catholique si vous voulez.  Gibert était un fleuron du Quartier, comme son monogramme de libraire au dos des livres. Le Boul-Mich déjà salement amoché par Saint-Germain des Prêt-à-porter est maintenant totalement anéanti par les bombardements amazoniens sous les commandements en ligne !

8 commentaires:

Gub a dit…

Il y a de bons restes : Saint-Etienne-du-Mont, Muséum - Jardin des Plantes, Musée du Moyen-Age, Grandes Ecoles, Vieux-Campeur...

Galla...Le Galleux a dit…

Gibert-Jeune, c'était le RV des bobos. j'ai quitté Paris, sa destruction m'indiffère totalement ! Elle est voulue par les élites et par les cons qui l'habitent encore !

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

Bien sûr, tu fais ce que tu veux, mais je t'emmerde. T'ai je dit que j'emmerdais ? Non ? voilà qui est réparé. Vois tu, ami, y'en a qui aiment les livres, d'autres les clébards, il en faut pour tous les goûts! Et puis un type qui croit dans l'existence réelle des sœurs aryennes et qui traite les autres de cons, ça ne manque pas de piment.

Anonyme a dit…

Bonjour Félix,
comme je te comprends. J'ai vécu des années dans ce quartier de 1967 à 1995. J'y suis retourné par la suite épisodiquement, puis progressivement j'ai fini par ne plus y aller. Entre temps, le monde avait changé. Je partage avec toi cet amour des livres et dans ce quartier, où certains libraires des années 70 étaient nés à la fin du 19ème siècle, les librairies côtoyaient les galeries (rue Mazarine et rue des Beaux-Arts pas loin), les cinémas d'art et d'essais, les bistrots et les petits restos. Une sensualité à fleur de peau parfumait l'atmosphère. Les femmes étaient belles et l'intelligence au mètre carré battait tous les records. A cette époque, les gens les plus cons paraissaient mille fois moins cons que les gens les plus intelligents d'aujourd'hui. Aucun écrit vain d'autrices vindicatives en mal de notoriété ne venait ternir les devantures des librairies. C'était le temps des rendez-vous devant la fontaine Saint Michel ou devant la statue de Danton place de l'Odéon. Il y avait encore des vrais clochards assumés et pas encore de SDF. SOS racisme n'existait pas mais Maspéro pas loin l'envisageait peut-être déjà mais nous ne le savions pas. Il y a longtemps que mes colères successives ont disparu, elles ont fait place à une nostalgie dans laquelle je puise mon inspiration. Après l'incendie de Notre Dame et la fermeture de Gibert c'est l'Esprit qui a été tué. A présent face à ce totalitarisme numérique de plus en plus puissant, où une jeunesse moutonnière rêve de sauver la planète avec une muselière, où la femme est un homme comme un autre et où l'homme rêve d'être enceint, il ne nous reste plus qu'à attendre l'effondrement final avec cette saine curiosité que seuls les grands mélancoliques que nous sommes peuvent ressentir...
Fraternellement,
Henri

Anonyme a dit…

Oh les gars, on est tous des cons. Moi, le premier et en plus un plouc car étant loin de Paris, je connaissais même pas.

a.c

Anonyme a dit…

Et d'ailleurs le roi des cons. Car j'arrive à m'immiscer dans des conversations qui ne me regarde même pas!

a.c

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

Cher Ibara !

Kobus a dit…

C'est là que j'ai acheté plusieurs brizon et castaing en 80
Oué, ça date
Déjà c'était pas donné