jeudi 13 décembre 2012

Un dessin qui laisse à penser

dessin d'Ibara.
 
Sage mesure : faisant cela c’est lui qui disparaitrait !
Assassiner les pauvres serait un crime d'abord contre la Richesse.
Car depuis belle lurette la pauvreté naturellement existante a fait place à la pauvreté produite artificiellement. La Pauvreté artificiellement créée et maintenue, telle est l’essence de la richesse capitaliste.

« Au fond, ce dessin traduit avec justesse la manière de penser du gestionnaire moyen ou du financier, déconnecté qu’ils sont des réalités du terrain, dit un commentateur sur le site d’Ibara »
Si le dessin traduit avec justesse quelque chose, c’est « La gueule », mais certainement pas « la manière de penser » de ces gens là.
Pour le capitaliste, il n'y aura jamais assez de pauvres, et les pauvres ne seront jamais assez pauvres.
 
Généalogiquement, la nouvelle pauvreté capitaliste est d’abord issue de la décomposition de l'ordre économique féodal. Les paysans, les artisans, les compagnons, etc., tous les petits producteurs ont d’abord été impitoyablement expropriés, c’est-à-dire séparés de l’outil de travail ou de la parcelle que le paysan, même serf, possédait au même titre féodal que son seigneur.
Donc la propriété capitaliste est d’abord la Négation de la propriété privée du plus grand nombre.
Ainsi « dépouillés de tous leurs moyens de production et de toutes les garanties d'existence offertes par l'ancien ordre des choses », ils devinrent des vagabonds sans feu ni lieu.

« Ces hommes brusquement arrachés à leurs conditions de vie habituelles ne pouvaient se faire aussi subitement à la discipline du nouvel ordre social. Il en sortit donc une masse de mendiants, de voleurs, de vagabonds. De là, vers la fin du XV° siècle et pendant tout le XVI°, dans l'ouest de l'Europe, une législation sanguinaire contre le vagabondage. Les pères de la classe ouvrière actuelle furent châtiés d'avoir été réduits à l'état de vagabonds et de pauvres. La législation les traita en criminels volontaires…
C'est ainsi que la population des campagnes, violemment expropriée et réduite au vagabondage, a été rompue à la discipline qu'exige le système du salariat par des lois d'un terrorisme grotesque, par le fouet, la marque au fer rouge, la torture et l'esclavage. »  Marx Le Capital.
 
Il restait plus à ces « vagabonds » qu’à devenir vendeurs de la seule marchandise qu’ils possèdaient en propre, leur « force de travail », eux-mêmes. Et s'en aller grossir les esclaves de la Fabrique.
Telle est l'essence de l'accumulation primitive, telle est la naissance du capitalisme : la création arbitraire du prolétariat.

De nos jours encore, la pauvreté de la grande masse qui, en dépit d'un travail sans fin ni trêve, est toujours invitée à se serrer davantage la ceinture, augmente la richesse du petit nombre qui récolte tous les fruits de la vie sans jamais faire œuvre de ses dix doigts; que ce soit par l’Usure ( le paiement de la Dette), l’exploitation forcené d’un sous-prolétariat chinois misérable, et même les trafics de divers narcotiques, qui supposent l’existence d’une masse d’addicts.
Et par l’Immigration :  les Riches, en augmentant encore l’armée de réserve des chômeurs, donc le nombre de misérables, fera baisser « le coût du travail », et, ipso facto, grossir ses profits.
 
Cette manière de penser ordinaire, que ce sont « les bourgeois qui font vivre les prolos », et donc les pauvres qui posent problème aux riches, est celle de tous les petits-bourgeois.
Or les riches sont le parasite du Pauvre. "Le meilleur moyen de lutter contre la pauvrté serait d'exproprier les capitalistes."
Ceci dit Ibara, artiste hors pair, même dans l’erreur arrive encore à traduire une Aversion authentique dans sa caricature. C'est d'autant plus remarquable.
Mais je tenais à dissiper l’illusion,  la révolte contre l’ordre des choses existant s’accroît par sa vérité.
Il me semble.
félix lechat

6 commentaires:

esprit-i-monde a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
esprit-i-monde a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
esprit-i-monde a dit…

Désolé, problème machine.

l'évidence... que les canaris ont du mal à percevoir, nés dans la cage luna-parc.
Ils ont tout volé aux peuples sous couvert de pseudo-lois absolument iniques, dignes de bandits... Qui sait encore ce qu'est le droit héraldique dont les véritables héritiers ont été complètement dépouillés (et dont beaucoup sont sans se douter de leurs véritables origines à vivre dans des HLM)?
Il suffit de réfléchir aussi aux taxes notariales aujourd'hui appliquées sur les héritages (banditisme légalisé, accepté par les canaris)... un vol monstrueux dont seules les grosses fortunes échappent. Tout cela bien entendu pour empêcher les patrimoine de se constituer.
Allez!... travaillons plus encore!

zig a dit…

encore quelques années et les canaris aurons vider les silos de blé qui leurs appartiennent depuis trop longtemps , puis ils irons voler vers d'autres cieux ? tout comme attila la ou son cheval passe l'herbes et le grains ne repousse pas de sitôt ! sans pain pour un instant , nous mangerons des colimaçons et sa sera bon ! merci l'abbé pour cette excellente synthèse comme d'habitude

orfeenix a dit…

Vraiment les talents sont complémentaires, chacun sa façon de restituer la lumière, une chose est sûre, Ibara et vous nous ouvrez les yeux.

esprit-i-monde a dit…

le talent orfeenix: c'est quand tu prends ta vie en t'ouvrant le ventre, que tu en sorts tes tripes, tu les dépose sur ton bureau, puis tu les examines avec minuties et en retenant ton souffle... Ahhh! que cela fait mal... mais l'ouvrage est bon...