lundi 8 août 2011

ObAmA +

Madison-Wisconsin. Le 9 mars des milliers de travailleurs occupent le parlement contre la politique de restrictions budgétaires.
Or donc, l’agence de notation Standard & Poor’s, qui, soit dit en passant, devrait plutôt se nommer Standard of Rich’s, vient de serrer d’un cran le corset de fer de la principale puissance impérialiste du monde.
Au bas mot : AA+ au lieu d’AAA, Ô c’est bas pour ObAmA !

Qu’est que c’est que ces agences de notations internationales ?
Pour réussir leur politiques, comme ces plans dits « de relance » (qui consistent à déverser des dizaines de milliards dans les coffres des banques), les États doivent trouver de l‘argent. Alors ils empruntent auprès des « marchés financiers » en échange de bons du Trésor ou d’obligations, garanties par eux. En période de crise, ces bons et ces obligations émis deviennent des valeurs refuges et font l’objet d’une spéculation forcenée. Cette spéculation provoque la constitution de bulles, aussi gigantesques qu’artificielles.
Tout cela parce que les banques nationales comme la Banque de France depuis 1983, ne sont plus souveraines. Les États sont ainsi contraints de recourir aux usuriers privés, vampires qui sucent le sang des nations. [1]
Ainsi va se constituer un véritable marché des dettes publiques. Et les États, les Pays, selon qu’ils sont réputés plus ou moins bons payeurs, seront notés en conséquence par les agences de notations.
-Ce sont ces fumeuses officines qui ont rétrogradé la note de la Grèce en BB, provoquant les événements que l’on sait. (B.B ça ne veut pas dire Brigitte Bardot, mais Bourses-Bréneuses, c’est-à-dire remplies de titres et d’obligations qui puent.)
-Ce furent ces mêmes agences, qui avaient distribué des AAA à tire larigot à tous les Lehman Brothers, les Goldman Sachs, et autres fripouilles d’Enron qui croulaient sous leurs actifs pourris, et qui, avec leurs comptes truqués ont jetés 2,5 millions d’américains à la rue, les débarrassant des soucis de la propriété.

Le plan de la « Bande des six »
Le 18 juillet dernier les sénateurs de la « Bande des six » ( trois démocrates et trois républicains) ont concocté un projet pour réduire le déficit fédéral de 3700 milliards sur les dix prochaines années. La plupart des sénateurs des deux partis se sont ralliés à cette proposition.
Aussitôt le parti démocrate a désavoué pour moitié cette politique. Le parti républicain s’est également déchiré sur cette question. Les Tea Party, pour qui l’ombre du commencement du plus infime budget social est un crime de lèse-libéralisme, se sont heurtés avec la fraction du parti républicain qui a voté avec Obama le fameux compromis de Washington.
Car finalement le 1er août, la chambre des représentants a voté le compromis tant attendu, permettant à l’Etat fédéral américain de s’endetter de 2100 milliard de dollars supplémentaires.
En conséquence sont prévues 2500 milliards de coupes budgétaires cumulées sur les dix prochaines années, c’est-à-dire tailler à la hache dans les dépenses publiques. « À ce stade, tout sera sur la table » a prévenu M. Obama. « Tout » c’est-à-dire Medicare, Medicaid, le minimum retraite et d’une manière générale toutes les dépenses de ce qui aux États-Unis s‘appelle « Social Security ».
Le fardeau des réductions va reposer exclusivement sur les épaules de la classe moyenne et des familles ouvrières. C’est d’ailleurs le principal grief des dirigeants syndicaux de l’AFL-CIO et de Change to Win, qui reprochent à ce plan d’écarter la moindre hausse d’impôts sur les plus riches. En réalité, quand on examine le plan de la « Bande des six » de plus près on s’aperçoit qu’il s’agit même d’une énorme réduction d’impôts pour les riches et le grosses entreprises.
Dean Baker, codirecteur du CEPR [2] écrit : « c’est un plan qui devrait plaire aux riches, puisqu’il prévoit de fortes réduction d’impôts… dans les décennies à venir. Pour l’ensemble des autres, le pays ressentira les effets des réductions d’allocations des minima vieillesse et indemnités pour les malades et handicapés en plus d’autres réduction dont nous ne connaissons pas le détail. »

Pourquoi cette rétrogradation de la note américaine ?
Le compromis sur la dette n’a pas convaincu parce que Wall Street ne croit pas dans les capacités du gouvernement Obama à l’imposer.
Même si ces rapaces jugent par ailleurs ce plan tout a fait insuffisant, c’est essentiellement des motifs politiques qui fondent leur défiance.
Standard & Poor’s a justifié sa décision par « le fossé entre les partis politiques » et la « prévisibilité des décisions de la politique américaine. » Traduction : Obama n’est pas équipé pour vaincre la résistance des travailleurs américains.
Sans doute, tout en désavouant le plan d’Obama, les démocrates dirigeant de l’AFL-CIO et de Change to Win se sont refusés à toute mobilisation contre lui. Ils sont d’accord sur le principe, tout en réclamant une réduction des coupes et un partage plus équitable des sacrifices.
Mais la base syndicale ne marche pas. Le barrage des directions démocrates craque de toute part. Pendant les semaines de gesticulations politicardes qui ont précédés l’adoption du compromis, des centaines de déclarations remontaient du fin fond des instances syndicales aux directions : « Pas touche à Social Security à Medicare,  à Medicaid ! ».
Tout dépend maintenant des capacités des travailleurs américains à rompre les liens traîtres qui les attèlent au parti démocrate, et à s’organiser pour dire « Halte là ! Cette crise n’est pas la nôtre. Nous ne devons rien, nous ne paierons rien ! »
Telle est la racine de l’inquiétude des représentants de la classe capitaliste.
Félix Lechat

Notes
[1] Pour comprendre le Pire et son mécanisme, on lira l’ouvrage d’Alain Soral "Comprendre L'Empire"
[2] Centre de recherches pour le politique et l’économie

14 commentaires:

Le Gall : Décrypter Le Système Pyramidall a dit…

les juifs veulent s'en mettre encore plein les fouilles.

Antan a dit…

Avec l'écho-retard habituel sur les USA, ça finira par nous tomber dessus.
Pompidou a supprimé la souveraineté de la Banque de France.
Le résultat du référendum de Maastricht n'ayant pas été respecté, la volonté des électeurs français a été bafouée.
Lisbonne est une reprise du traité européen.
La politique française tourne autour du pot avant d'y chuter.

Antoine a dit…

Quelque chose m'échappe. Il apparaît à l'étude que ce système de capitalisme financier n'est pas viable à long terme: comme au monopoly, il faut à un moment siffler la fin de la partie et/ou redistribuer les cartes.
Ceux qui nous l'imposent sont-ils le nez dans le guidon, aveuglés par la recherche du profit maximal à court terme et donc incapables de réaliser ce qui va arriver? Ou peut être, pris dans la spirale, sont ils dans l'incapacité de se mettre d'accord, n'ont ni le courage ni la volonté de remettre le système en cause?
En quelque sorte, advienne que pourra, ils aviserons lors que ils ne pourront plus faire autrement.
Ou bien pensez vous qu'ils nous mènent sciemment dans le mur, qu'il y a volonté délibérée de créer le chaos, et en ce cas dans quel but?

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

Ni l’un ni l’autre
« Ils » sont le système. Leur volonté de puissance c’est leur existence sociale. Ils défendent leur être-là historique… une classe sociale c’est plus fondamental qu’un « groupe humain 

esprit-i-monde a dit…

D'abord en croquer, ensuite...: "après nous les mouches", contre un mur ou non, zont toujours un parachute.

esprit-i-monde a dit…

Leur religion: aime ton prochain comme toi même... mais, tue le quand même!..

Antan a dit…

Il semble qu'il y ait trop d'embrouilles en ce moment pour se fixer sur quelque chose.
Alors "ils" discutent de récupérer de l'argent, sur notre dos évidemment, pour nous préoccuper.
Et tous ces mouvements sociaux dans le monde, e n'est pas très normal tout ça.
Il y a autre chose.

Antoine a dit…

Merci pour les réponses.
Je risque d'apparaître comme simpliste ou peut être de choquer mais nous appartenons tous à une classe sociale que nous défendons: je ne désire pas accueillir une famille d'éthiopiens victime de la famine, ni même partager ce que j'ai avec un sdf. Désolé pour mon manque de charité.
Il me semble d'ailleurs que nombreux sont ceux qui pensent comme moi et qui ne protestent contre les bouleversements que parce qu'ils sont eux mêmes pénalisés matériellement ou risquent de l'être.
Comme le proclament les terroristes, il n'y a pas de victimes innocentes, nous sommes tous complices du système, que nous pestions contre ne change rien à l'affaire.
Mais comme le dit l'abbé, le problème vient du fait que la volonté de puissance des nantis s'affirme (uniquement?) dans la préservation de privilèges, dans le maintien d'un ordre social. On peut affirmer qu'il y a là volonté de nuire.
Contrairement à eux, je suis satisfait de ce que je possède non par comparaison et souhaite au contraire que chacun puisse vivre dignement.

esprit-i-monde a dit…

Le grand orchestre est en marche, d'ici trois ans tout sera mis en place... leur nouvel ordre, modèle communiste revisité avec loupiotes clignotantes pour gogoye de luxe.

Témoin de L'Abolition de la Raison a dit…

Les politiques aux ordres de la Mondialisation ont organisé la faillites des salariés, des retraités, des générations futures, des caisses sociales et privatisé le trésor public et en plus le parlement a adopter une loi scélérat le droit de tirer à balles réelles sur les manifestants en France. Il va falloir faire preuve d'imagination pour arriver à remettre de l'ordre sans exposer nos vies à la voyoucratie politique.

Le Gall : Décrypter Le Système Pyramidall a dit…

depuis 1973 et non 1983

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

Non.
1971 : fin convertibilité du dollar en or.
1973 : régime de changes flottants, c’est-à-dire qu’ils s’établissent en fonction du marché.
1983 : « tournant de la rigueur » . Fin souveraineté de la Banque de France, qui passe sous tutelle de la Banque centrale européenne (jusqu’en 1983 la banque de France pouvait faire des prêts à taux zéro à l’Etat.

Anonyme a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=hYIC0eZYEtI&feature=related

esprit-i-monde a dit…

Antoine,
les seuls responsables des orientations politico-sociales, sont les/ la politiques.
Comment faire aujourd'hui, par exemple, pour enlever les emballages polluants de nos courses avant de passer aux caisses des grands magasins, sachant que ce sont eux, les chefs du pays, qui ont imposés ces systèmes pervers, sans se faire interpeller par la police (cas de figure)?..