samedi 4 décembre 2010

Gayssot au risque de MARX

En lisant sur le sire d'E&R, l’entretien entre Soral et Paul-Eric Blanrue , « un Historien s’insurge », me revint en mémoire, en devoir de mémoire, ce fragment de Marx, datant de 1843, et que l’on croirait écrit prophétiquement exprès pour qualifier l’infâme Loi Fabius-Gayssot.

"Ce n’est pas une loi, mais un privilège"
« Voilà donc l’écrivain livré au terrorisme le plus redoutable, à la juridiction de la suspicion ! Des lois tendancieuses, des lois qui n’offrent pas de normes objectives, ce sont des lois du terrorisme telles que les ont inventées la détresse de l’État sous Robespierre et la corruption de l’État sous les empereurs romains. Des lois qui font non de l’acte comme tel, mais de la conviction de l’acteur, leurs critères principaux, ce sont tout bonnement des sanctions positives de l’absence de lois. (...)
C’est seulement quand je m’extériorise, quand j’entre dans la sphère du réel, que j’entre dans la sphère du législateur. Pour la loi, je n’existe absolument pas, n’en suis nullement l’objet, sauf quand j’agis. Seuls mes actes lui donnent prise sur moi ; en effet, ils sont la seule chose pour laquelle je revendique un droit à l’existence, un droit à la réalité, par quoi je tombe donc sous le coup du droit réel. Or la loi tendancieuse ne punit pas seulement ce que je fais, mais encore ce que je pense en dehors de cet acte [ souligné by me FLC]. C’est donc une insulte à l’honneur du citoyen, une loi vexatoire contre mon existence. J’ai beau le tourner et le retourner comme je veux, l’important, ce n’est jamais l’état de faits. On suspecte mon existence, mon être intime : mon individualité est considérée comme mauvaise et je suis puni d’avoir telle opinion. La loi ne me punit pas pour le tort que je cause, mais pour le tort que je ne cause pas. (...)
La loi qui s’en prend aux convictions n’est pas une loi de l’État faite pour les citoyens, mais une loi faite par un parti contre un autre parti.[id] La loi tendancieuse supprime l’égalité des citoyens devant la loi. C’est une loi qui divise au lieu d’unir, et toutes les lois qui divisent sont réactionnaires. Ce n’est pas une loi, mais un privilège. (...)
Et comment faut-il exécuter une loi de ce genre ? Par un moyen plus révoltant que la loi même, par des espions, ou en convenant préalablement que des écoles littéraires tout entières doivent être tenues pour suspectes, sous réserve, s’entend, de rechercher à quelle école appartient tel individu.
(...)Cette loi érige le censeur, à la place de Dieu, en juge du cœur. »
Extrait des Remarques à propos de la récente instruction prussienne sur la censure par un citoyen rhénan

Mais, dans notre combat pour son abrogation, n’ayons garde d’oublier que :
1° « l’arme de la critique ne saurait remplacer la critique des armes ; la force matérielle ne peut être abattue que par la force matérielle ; mais la théorie se change, elle aussi, en force matérielle, dés qu’elle pénètre les masses. La théorie est capable de pénétrer les masses dès qu’elle procède par des démonstrations ad hominem, et elle fait des démonstrations ad hominem dès qu’elle devient radicale. Etre radical, c’est prendre les choses par la racine. Or, pour l’homme, la racine, c’est l’homme lui-même. »*
[.....]
2° « Ce qui forme le prolétariat, ce n’est pas la pauvreté naturellement existante, mais la pauvreté produite artificiellement ; ce n’est pas la masse machinalement opprimée par le poids de la société, mais la masse résultant de la décomposition aiguë de la société, et surtout de la décomposition aiguë de la classe moyenne . »*

Sur l’appellation non contrôlée de cette loi abjecte.
Il convient, selon nous, de l’affubler de son patronyme complet : Fabius-Gayssot.
En premier lieu parce que Monsieur Fabius en fut un des pères fondateurs avec messieurs Pierre Vidal-Naquet, Serge Klarsfeld, Robert Badinter et l’immense rabbin Sirat .
En effet, depuis longtemps l’avocat-chasseur de nazillons devant l‘Eternel, l’immense Serge Klarsfeld, fomentait un tel projet homicide. Déjà dans les années 70, pour l’Allemagne honnie, il lançait l’idée d’une loi dite « du mensonge d’Auschwitz ».
Quant à l’immense helléniste, et néanmoins immense historien, le regretté Pierre Vidal-Naquet, il est l‘auteur de l’immortelle « déclaration d’historiens » qui achevait son lecteur par ce coup de hache d’une rigueur imparable : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. » Le Monde, 21 février 1979.
Génial
Ainsi, dès 1987, Laurent Fabius prenait l’initiative de proposer au Parlement une « loi contre les négateurs ».
Sans doute l’instigateur effectif, l’agent infectieux repérable après la grosse fièvre de Carpentras est bien le stalinien Gayssot.
Mais cette Loi-déni de justice, qui fait de chacun de nous en tant que sous-chien « un être abaissé, asservi, abandonné, méprisable, qu’on ne peut mieux dépeindre qu’en lui appliquant la boutade d’un Français à l’occasion de l’établissement projeté d’une taxe sur les chiens "Pauvres chiens ! on veut vous traiter comme des hommes !"* », cette sale loi mérite aussi son appellation Fabius-Gayssot pour la raison que Gayssot « est un Shylock, mais Shylock le valet, [qui] jure, pour chaque livre de chair découpée dans le cœur du peuple, sur son apparence historique, sur son apparence ["communiste et française"](1). »*
Félix The Cat

*Citations tirées de l’introduction à la Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel
(1) "Germanique et chrétienne" dans le texte de Marx

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il n'y a que les jolies démoncraties qui peuvent s'offrir ce genre de paradoxe.


Nocif

gringo a dit…

rien a dire tout est dit, une petite constatation cette lois "française" marche que dans un sens et pourtant elle devrait marcher dans les deux sens elle ne fonctionne que pour une seule entité biologiquement différente il me semble ?