mardi 15 septembre 2009

Y'a bon Bongo au Gabon

C'est officiel, depuis le 30 août dernier au Gabon, le bon gars c'est Ali Ben Bongo Ondimba, fils et successeur du Roi Omar Bongo.
Le premier Roi de la République Française du Gabon fut Léon Mba.
Le second Roi fut Omar Bongo Ondimba de 1967 à son décès en 2009.
Aujourdh'ui le nouveau Monarque élu, c'est Ali.
Au Gabon, la Couronne est héréditaire, de mâle en mâle par ordre de primogéniture élue démocratiquement par succession directe au suffrage universel sous protection militaire.

Mais l'époque Banania, "y'a bon Bongo au Gabon", est révolue.
Un autre prétendant au trône, Pierre Mamboundou, voudrait être Négus à la place du Négus, et il a de très irascibles partisans.
C'est l'homme des américains là bas.
Dès l'annonce officielle du décès du regretté Président Bongo père, des milliers d'émeutiers, la bave aux lèvres et les machettes en main, se sont répandus dans les rues de Libreville et de Port-Gentil.
Dans cette riante cité, les pacifiques contestataires ont cassé la prison. Aussitôt la lie des trafiquants, des violeurs et des assassins s'est déversée dans les rues en beuglant: "les blancs ouacistes nous avaient mis en prison, tuons les blancs!"
Le Consulat de France a été saccagé.
Trois stations services Total ont été attaquées.
A Libreville tout le monde a cessé ses activités pour regagner gentiment son domicile.
A Port-Gentil un méchant résident blanc raconte: "En rentrant chez moi, j'ai été violemment pris à partie par une centaine de militants réunis devant le siège de l'Union du peuple gabonais (UPG), le principal parti d'opposition de Pierre Mamboundou. " Des "Sale français! Sale blanc" fusent. Je n'ai dû mon salut qu'à l'intervention de l'Armée dispersant les émeutiers."

Bref, une véritable Révolution Orange pour Noirs.
Comme en Côte d'Ivoire, au Congo et ailleurs en Françafrique, l'impérialisme yankee n'a de cesse de tailler des croupières à son Vassal French, en un mot: le pré carré français en Afrique se voit de plus en plus remis en cause devant la rapacité des multinationales américaines.
Cette déstabilisation du Gabon, est une expression de la rivalité aiguë entre l'impérialisme américain et européen pour le contrôle des ressources et des marchés de l'Afrique.
L'avocat Robert Bourgi, conseiller officieux de Nicolas Sarkozy et chaud partisan de son client Ali Bongo a reconnu que par Bongo et Mamboundou interposés c'est un bras de fer France/USA qui a lieu.
C'est comme les finales de fouteballe. D'aucuns voient par exemple des matches Brésil/France, là où il n'y a que la rivalité Nike/Adidas pour la conquête du marché des babouins en survêtement.

Car n'en doutons pas le but essentiel de ces événements est de s'emparer des ressources du sous-sol gabonais.
Le Gabon est un pays au sous-sol très riche. Il exporte du manganèse, du pétrole, du gaz, du fer, du bois et bien d'autres produits de son sol et son sous-sol, depuis longtemps. Le "système Bongo" c'est le contrôle des richesses du pays (pétrole, bois, manganèse) et la répartition des revenus qu'elles procurent par l'impérialisme français, "la Françafric."
L'exploitation des mines d'uranium de Mounana, situées à 90 km de Franceville, a été interrompue en 2001 du fait de l'arrivée sur le marché mondial de nouveaux concurrents.La relance de l'exploitation de ses importants gisements d'uranium est aujourd'hui d'actualité. D'où l'enjeu. D'où l'urgence.
L'agent américain qui prézyde à nos destinées avec sa camarilla du Fouquet's, aura t-il la virilité de la réaction de Poutine en Géorgie?
La bourgeoisie française va-t-elle défendre son ultime pré carré africain ou se laisser dépouiller?
"La France", c'est à dire le géant pétrolier Total, clé de voûte de la présence française dans ce pays, laquelle inclut 120 entreprises. La"France", c'est aussi le stationnement du 6e bataillon d'infanterie de Marine française à Libreville.
Ce bataillon de l'armée française va-t-il faire un sort à ces demeurés au service de l'impérialisme américain ou va-t-il assister l'arme aux pieds, aux exactions de ces détenus de droits communs, de ces débiles dirigés par des corrompus, comme la flicaille en Hexagonie laisse piteusement les banlieues aux bons soins de la pègre immigrée des trafiquants de drogue?

Un élémént de réponse nous sera donné par la prise de position spontanée des merdiats "français": il n'y avait qu'à voir le lendemain de "l'élection" d'Ali Bongo, le dessin de cette nullité politiquement correcte, Plantu, à la une de l'imMonde! Leur gourou, leur doux doudou c'est Mamboundou! Tous pro-américains!

Cependant, à l'Elysée on se la joue relax: "Depuis la mort d'Omar Bongo, tous les Cassandre se sont trompés, souligne-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. La campagne se passe dans un bon climat(sic!) et la France observe une stricte neutralité."(resic!)
A Cotonou, le 19 mai 2006, monsieur Sarkozy, pas encore Le Prézydent, n'avait-il pas pourtant, vilipendé la Françafrique, décrite comme "circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé".
C'est Pasqua qui a dû être content.
Le cacochyme sénateur a-t-il rappelé à l'ordre CFA son filleul des écuries d'Augias des Hauts de Seine?

Sur les sites gauchistes, on fait remarquer, avec juste raison, que 60% des 1500 000 habitants du Gabon vivraient dans une certaine indigence, à côté du luxe effréné de la mince couche des serviteurs aux gages des entreprises françaises qui se taillent la part du Lion.
Bongo lui même avait amassé une immense fortune personnelle en prenant sa part des revenus extorqués à son pays. Ali Bongo possède un appartement avenue Foch à Paris et deux Ferraris.
En réalité, si la population ne profite que peu des richesses du Gabon, le PNB par habitant étant relativement élevé, le niveau de vie de beaucoup de Gabonais demeure acceptable, relativement à d'autres contrées d'Afrique.
Mais emportés par leur haine cosmopolite de tout ce qui est français, les gauchistes assimilent les émeutiers partisans de Pierre Mamboundou, à des révolutionnaires partant à l'assaut de toutes les Bastilles du Françafrique.
Et ils laissent entendre que sans ces "sales colonialistes français", la population gabonaise, les savants et ingénieurs Gabonais, ainsi que la classe ouvrière Gabonaise, aurait puissamment modernisé le pays et l'économie, et jouirait collectivement des fruits dorés du manganèse, du pétrole, du gaz, du fer, et de l'Uranium.
Leur type à eux, c'est l’opposant gabonais Bruno Ben MOUBAMBA : « Moi, Bruno Ben MOUBAMBA, j'accuse la France d'être derrière le coup d'Etat en cours au Gabon et je dis au Président Français Nicolas SARKOZY qu'il n'est pas dans l'intérêt de la France d'agir comme elle le fait présentement»
Et lui il représente le peuple? Présentement?

Poutant, monsieur Sarkozy lors des funérailles d’Omar Bongo à Libreville a été ainsi conspué: «Allez-vous en, on veut les chinois, les américains! ».
Voila qui avait le mérite de la clarté.
A mort le paternalisme colonial français! On veut suer de la plus-value, quinze heures par jour, à coup de triques, entassés dans des hangars chinois, gardés par des mercenaires yankees, comme des adultes.
Tel serait pour nos américains godillots, le beau et gai destin à faire gober par les bons gars du Gabon post-Bongo.
Félix le Chat

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