Harassé, je suis allé rendre visite hier à l'abbé Tymon de Quimonte, en sa thébaïde.
— Qu'est ce que c'est ?
— Vélis !
— Connais pas ! Allez vous en ! Il n'y a personne !
Abaissant mon masque — Félix !
— Ah, entrez c'est ouvert !
Félix : Bonjour monsieur l'abbé, quel plaisir de vous retrouver en bonne forme en ces temps confits en contagion !
L’abbé : Ma bénédiction mon fils, mais remettez votre masque, s'il vous plaît, c'est la Loi.
Félix : Est elle donc sacro-sainte pour vous ?
l'abbé: Elle est La loi. Cela suffit.
Félix : Et si la Loi est inique ?
l'abbé: Elle est inique! Mais l'Iniquité est la marque infrangible de la Loi.
Félix : Comment diantre, pouvez vous seulement respirer ici bas ?
L'abbé: Je ne respire pas. J'expire.
Félix : Est elle donc sacro-sainte pour vous ?
l'abbé: Elle est La loi. Cela suffit.
Félix : Et si la Loi est inique ?
l'abbé: Elle est inique! Mais l'Iniquité est la marque infrangible de la Loi.
Félix : Comment diantre, pouvez vous seulement respirer ici bas ?
L'abbé: Je ne respire pas. J'expire.
— Et moi j'étouffe! Mais OK, monsieur l'abbé, obéissons à l'inique.
5 commentaires:
"La venue de l’Inique s’accompagnera, grâce à l’action de Satan, de toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges trompeurs, ainsi que toutes les séductions qu’offre le mal à ceux qui se perdent pour n’avoir pas accueilli l’amour de la vérité qui les eût sauvés." (2 Thess., 2, 9-10)
Vous mettez encore le doigt sur deux choses vraiment essentielles.
Premièrement:" effectivement nous ressortons tous un peu TOC TOC de tout ceci. Et personne n'est épargné."
Deuxièmement. Vous dites être harrassé. Mais c'est notre lot à tous.
La chose peut-être primordiale dans tout ceci. Quand nous intéresserons nous à cette fatigue qui nous est commun à tous et pourtant si particulière à chacun puisque rien n'est plus vrai que notre propre sensorialité.
Vous remettez comme disait Nietzsche les priorités en avant.
" Ce qui nous fait honneur. - S'il y a quelque chose qui nous fasse honneur, c'est que nous avons placé ailleurs le sérieux: nous accordons de l'importance à toutes les choses basses, méprisées par toutes les époques et laissées de côté, - nous
donnons par contre à bon compte les " beaux sentiments ".
Y a-t-il égarement plus dangereux que le mépris du corps ? Comme si, avec cet égarement, toute l'intellectualité n'était pas condamnée à devenir maladive, condamnée aux vapeurs de l'" idéalisme " !
Tout ce que les chrétiens et les idéalistes ont imaginé n'a ni queue ni tête: nous sommes plus radicaux. Nous avons découvert le " plus petit monde ", qui est celui qui décide de tout et partout...
Le pavé des rues, le bon air dans la chambre, la nourriture comprise selon sa valeur; nous avons pris au sérieux toutes les nécessités de la vie et nous méprisons toutes les attitudes des " belles âmes " comme une espèce de " légèreté " et de " frivolité ". - Ce qui a été méprisé jusqu'à présent est considéré en première ligne.
Nietzsche. La volonté de puissance 465
a.c
276.
Parménide a dit: " L'esprit ne peut pas concevoir le néant. " - Nous nous trouvons à l'autre extrémité et nous disons: " Ce qui peut être conçu est nécessairement une fiction. "
Nietzsche. La volonté de puissance
Merci, on ne saurait être mieux compris !
Sur le papier, le code moral paraît clair et sans bavures; mais ce même document, écrit " dans la chair et sur les tables vivantes du coeur", est souvent une triste guenille, en particulier dans l'âme de ceux qui parlent le plus haut.
Carl Jung. Psychologie et Alchimie.
a.c
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