mardi 19 avril 2016

Romain

Pour avoir quelquefois jouté spirituellement avec ce Catholique romain, de la Tradition la plus solide, Romain me semblait fait de ce roc sur lequel Jésus Christ a fondé son Église.

 Son suicide, qui fera bien rire les Femen, et tous les tueurs d’état des bataclans à venir, est un assassinat.
 Pour ce cœur si droit, tenu par l'Espérance eschatologique, le désespoir n'est pas forcément une contradiction. Car depuis longtemps déjà l'espérance s'est rassise, avec les autres vertus théologales, à force de rester confinée dans les in pace, condamnée au Mur très strict, à l'eau d'amertume et au pain de douleur.
 La mort ignominieuse qu'on nous promet, ne peut être attendue sans une certaine qualité d'appréhension, que l'on ne ressuscitera peut être pas d'avoir été digéré par des chiens coupés.

Dieu ne serait pas seulement inhumain, surhumain, nous contraignant à une sorte d'héroïsme. Il serait bien ici le Démiurge, la providence des triomphants.

Le harcèlement judiciaire que Soral endure et que toute l'association subit, commence a porter ses fruits de mort.
 Ce Suicide nous précipite tous dans la vérité de notre situation.
Ne plus craindre la mort, et passer à une attitude plus haute, seul moyen de rendre maintenant les coups qui nous sont portés.

Romain. 1982-2016.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

— Regardons-nous en face. Nous sommes des hyperboréens, — nous savons suffisamment combien nous vivons à l’écart. « Ni par terre, ni par mer, tu ne trouveras le chemin qui mène chez les hyperboréens » : Pindare l’a déjà dit de nous. Par delà le Nord, les glaces et la mort — notre vie, notre bonheur… Nous avons découvert le bonheur, nous en savons le chemin, nous avons trouvé l’issue à travers des milliers d’années de labyrinthe. Qui donc d’autre l’aurait trouvé ? — L’homme moderne peut-être ? — « Je ne sais ni entrer ni sortir ; je suis tout ce qui ne sait ni entrer ni sortir » — soupire l’homme moderne… Nous sommes malades de cette modernité, — malades de cette paix malsaine, de cette lâche compromission, de toute cette vertueuse malpropreté du moderne oui et non. Cette tolérance et cette largeur du cœur, qui « pardonne » tout, puisqu’elle « comprend » tout, est pour nous quelque chose comme un sirocco. Plutôt vivre parmi les glaces qu’au milieu de vertus modernes et d’autres vents du sud !… Nous avons été assez courageux, nous n’avons ménagé ni d’autres, ni nous-mêmes : mais longtemps nous n’avons pas su où mettre notre bravoure. Nous devenions sombres et on nous appelait fatalistes. Notre fatalité — c’était la plénitude, la tension, la surrection des forces. Nous avions soif d’éclairs et d’actions, nous restions bien loin du bonheur des débiles, bien loin de la « résignation »… Notre atmosphère était chargée d’orage, la nature que nous sommes s’obscurcissait — car nous n’avions pas de chemin. Voici la formule de notre bonheur : un oui, un non, une ligne droite, un but…

Friedrich Nietzsche. L'Antéchrist "I"

À dieu frère d'âme !

a.c