vendredi 2 juillet 2010

Protocoles du message de Fillon.

Vendredi 25, au lendemain des terribles manifestations qui ont ensanglantées l’Afrance, monsieur Fillon, pour parler comme dans l’Agence Femelle du Putanat : « est monté au créneau ».
Très féodal, ma foi. D’un château l’autre.
Pendant une heure un quart, devant un parterre de cinquante pétasses, le premier sinistre du Capital s’est exprimé en lieu place du Woerth, le sinistre du Travail, englué jusqu’aux testicules dans une marée noire où pourrit sous un entrelacs de lianes, une Bête en cours de corruption.
À la fin de ce cinq à sept,  les strings des AF-Pétassées étaient à tordre, tant la fermeté virile des sphincters du Premier Anus, faisant son petit besoin « droit dans ses bottes », les avait toutes remuées jusqu’aux ovaires.
Et il est vrai qu'il aurait été tout à fait inutile de tortiller du Fillon pour déféquer droit. Non seulement le gvnmt ne cédera pas un pouce de sa réforme mais il annonçait en prime « que d'autres efforts pourraient être nécessaires. » Entre autres joyeusetés : 100 000 suppressions d’emplois de fonctionnaires et une énième attaque contre l’assurance maladie des sous-chiens.

Ils auraient tort de se gêner !
Après les grotesques processions du jeudi, hybrides entre Fête de la musique et Beauf pride, manifs promenades où chaque section syndicale rivalise de confusion dans les mots d'ordre, le problème des retraites fut noyé dans une surenchère de revendications toutes aussi débiles, genre "Sako t'es foutu, le neuf-trois est dans la rue", qu' impuissantes.
Le seul mot d'ordre entendu, concernant la revendication du retrait du plan du gouvernement était :
"Sarko si tu savais,
Ta réforme ta réforme
Sarko si tu savais
Ta réforme où on se la met : 
Au cul au cul aucune hésitation.. " 
etc., etc., chantait ce peuple, si fier jadis de sa malice;  le tout assorti des tzim-boum des sonos réglées au maximum du volume.  Arrivé à la Place de la Nation, quiconque aurait défilé derrière ces sonos abrutissantes, harassé, sourd, ne saurait plus ni pourquoi il est venu, ni même son propre nom.
J’arrête là, tant c'est triste, et tant le cœur me fend, d’avoir à brocarder les pauvres et les opprimés.

Comme les cocottes minutes, ces manifestations de l'indigence servent à faire gicler un peu de vapeur indignée, afin de permettre à l'infâme brouet indigeste des retraites de cuire sans que tout explose.
Je l’ai dit, ici, cent fois, le gouvernement ne tient que par la complicité active de tous les gardes-chiourmes de la classe ouvrière, les permanents larbins qui parlent en son nom sous les lambris précieux du Pouvoir :
« Il n’y a que deux camps, vous n’êtes plus du nôtre
À tous les collabos, nous on fera la guerre »
chantaient pourtant les révoltés, en d’autres temps, pas si anciens, et si lointains pourtant.
Trois décennies de régression antiraciste et féministe, ont réussies à métamorphoser le grand prolétariat françois, qui faisait trembler la Bourgeoisie, en une masse bariolée et informe qui n'émeut plus que les auditrices nonagénaires de Radio-Courtoisie.
Les deux classes fondamentales, "en opposition constante, [qui ] ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte " ( Marx.), se sont décomposées, la grande bourgeoisie en une charogne qui pue et la classe ouvrière en un sombre ramas(sauf quelques bastions).
Mais la maffia des capitalistes, mobilisée, habile, concentrée, conserve une conscience de classe aiguisée cependant que le prolétariat, trahi par ses chefs, livré, est moins la classe révolutionnaire, que la dernière classe du peuple, comme dans la Rome antique.

Or donc, le Fion a déféqué ses arguties, toujours les mêmes, le soi disant problème démographique et les déficits lui attenant. Au PCF, au PS, au NPA et chez le Sénateur de Gauche, on s'empresse de lui emboîter le pas et on rivalise d’ingéniosité, avec toutes sortes de propositions sur le partage des richesses, en exigeant « de vrais débats contradictoires sur les retraites (…), projet/contre-projet,argument/contre-argument ». L'humanité.
Et pas une seule fois l’exigence du retrait !
Ces canailles invitent chaque travailleur à se transformer en démographe, en expert en recensement, en statisticien, en spécialiste de l'étude quantitative des populations et de leurs dynamiques, en titulaire de Master des sciences des sociétés, mention sociologie, avec des notions sur les Mesures longitudinales, les Mesures transversales, les Indicateurs bruts, les Indicateurs nets, le sex-ratio primaire, le sex-ratio secondaire et le rapport du nombre d'adultes de chaque sexe.
Qu'est ce qu'ils y comprennent eux-mêmes, qu’est-ce qu’il y comprend aussi, le Premier Sinistre, ce journaliste, cet avocat, cet anus qui va ré-pétant les vents qu’on lui souffle, le prêt à péter en matière de démographie, non pas la science qui est dure, mais la visqueuse doxa du jour.
Qui peut se résumer ainsi : Europe, y’en a twès vieille et moche, Africain y’en a Jeune et plein d’allant,  le « sperme du monde » comme disait le ténia Sartre, et en attendant le remplissage, le grand métissage et le plein emploi, (dans les services, le cul, le festif et le jubilatoire), le pwolétaiwe est invité à se serrer encore et encore la ceinture.

Comme s’il y avait besoin de débats et d’arguments ! Tout est simple et clair !
Le scepticisme, le scepticisme vulgaire des habiles, ne servant qu'à masquer cette aveuglante clarté.
Il y a deux chiffres, et il suffit de les rapporter.
Et, Ô surprise ! ils coïncident exactement.
100 milliards !
Le gouvernement du Fouquet’s a décidé de contribuer à hauteur de 100 milliards au montant des 750 milliards d’euros de l’Union Européenne pour renflouer les spéculateurs et les banques.
Le même « gouvernement » a chiffré à 100 milliards d’euros les « économies à réaliser pour revenir aux critères de Maastricht d’ici à 2013. »
Quelle coïncidence !
D’un côté, il accorde 100milliards d’euros au « fonds de garantie pour la stabilité de l’euro », c’est-à-dire pour satisfaire aux besoins des « marchés » spéculateurs.
D’un autre côté, il fixe à 100 milliards d’euros les « économies » à réaliser sur l’ensemble des services publics, la protection sociale et l’ensemble des droits ouvriers, dans le but avoué de réintégrer les critères de Maastricht, en particulier les 3% de déficit budgétaire d’ici 2013.

D’où ces mesures absolument infâmes et meurtrières, destinées à prendre dans la poche des travailleurs et des pauvres, le pauvre argent de leur vie, pour l’offrir aux vampires de la finance, ce qui les maintiendra encore, dans leur gloire et leur privilèges.
Le 14 mai, dans un document rendu public à Washington, le FMI a appelé à la constitution d’un « consensus politique suffisant » pour mettre en œuvre des « mesures difficiles » pour « réduire les dépenses par habitant ».  En Europe, monsieur Strauss Kahn, voit la majorité de l’effort dans les dépenses sociales en éliminant par exemple toutes les incitations à la surconsommation de soins. Il suggère de reculer l’âge de la retraite de deux ans ».
C'est clair, Strauss Kahn, l’Union européenne, comptent bien sur le «consensus politique suffisant», avec les directions syndicales et les partis de gôche. Ils savent que sans leur complicité, il n'ont pas les moyens d'imposer leur régression sociale.

Qu’y aurait-il à débattre là dedans ?
Rien ! C’est de la guerre de classe à l’état pur, presque caricaturale.
Sauf que, l’une, je viens de le dire, dispose en plus de sa richesse, des média, de la flicaille, d’un état-major intelligent, et qui se bat, cependant que les pauvres sont trahis par leurs dirigeants.
Seule issue : jeter par dessus bord du mouvement les bureaucrates, et exiger le retrait du plan Sarkozy-Fillon. Seul ce détonateur  pourrait enflammer la mèche d’un mouvement qui ne ferait pas long feu.
Les retraites des travailleurs aux mains calleuses n’y touchez pas avec vos grasses mains molles !
félix le chat

6 commentaires:

esprit-i-monde a dit…

Votre Hoover est en panne?.. Alors... hangez donc d'aspirateur madame!

esprit-i-monde a dit…

Lire "changer" bien évidemment

esprit-i-monde a dit…

Nous ne pourrons changer les choses, qu'en changeant nos besoins, par des vrais. (cesser de croquer dans cette pomme empoisonnée)

Anonyme a dit…

J'ai bien peur que nous soyons (horesco referens) en plein dans la ...société du spectacle .L'argent s'envole par milliards ,les rentiers s'engraissent par millions (y inclus les politiciens) ,et tous ceux qui génèrent cet argent sont désignés comme étant les responsables de leurs incuries .Les pauvres? Qui sont-ils aujourd'hui ? Ceux des "cités" qui voient en Anelka le paradigme de la réussite sociale ?Belle réussite en vérité .Ceux qui "se lèvent tôt"? Les employés du sieur Naouri ,patron de gôche (il existe des poissons volants) ,ceux qui touchent le RSA avec "chèque emploi service "comme le julot casse croute de la mère Bettancourt. Ceux qui se sentent pauvres aujourd'hui ne le sont pas et ceux qui sont réellement pauvres ne savent pas qu'ils le sont.

esprit-i-monde a dit…

La réussite appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt...

De la coqueluche

Anonyme a dit…

Bravo l'Abbé pour vos Nouveaux protocoles qui m'ont particulièrement réjoui! Et Dieu sait si nous avons besoin de rire en ce moment.
Abad