lundi 8 mai 2017

Des chiffres et des astres


Dessin d'Ibara

Vu la précision des résultats, et la précession des équinoxes, la prestesse et la dextérité des passes médiumniques, et la prestance aussi, offerte cent fois à la délectation des demoiselles par cette ostentation survoltée de jeunesse, exaltée par la proximité d’une descente au tombeau, tant la présence exténuante de la Vieille à ses côtés réverbère ses rayons, l’élection du Maquereau récent possède irrémédiablement et diablement quelque accointance avec l’Enfer, enfer du trompe l’œil et de la Confusion, un enfer indécidable, qui laisse l’âme en suspens dans la poussière ensoleillée, comme la mite qui sort des vieux coffres moisis des prestidigitateurs, ou comme l’ectoplasme tremblant qui sort de la bouche du nécromant.

Mite à laine fétide ou mythe errant juif, Emmanuel Macron est-il le nom d’une mouche bleue étoilée venue sucer de sa trompe les derniers sucs du grand cadavre de l’Ex-France, et qui s’enfuira prestement de ses élytres élyséennes mordorés, chassée par le torchon ou les soviets, ou le nom d’un cadavre déterré et réanimé, dont la putréfaction intérieure ne se sent plus tant il est mort depuis longtemps, la sociale démocratie ayant été déjà appelée un cadavre puant en 1918 par Rosa Luxembourg, puis mise à la fosse par Adolf Hitler ?

A ce paroxysme de perplexité, les chiffres, ne parlant que d’eux mêmes, n’offriront aucune réponse plausible, la minutie de leur examen va forclore toute rectitude, par ce double fait d’une victoire incontestable et l’évidence tout aussi arithmétique d’un échec, vu que l’addition totalitaire des voix blanches, nulles, d’abstention et de haine se monte à cinquante sept pour cent, mesure-t-on ce que cela veut dire, que la légitimé est frappé d’illicite, cependant que la légalité n’est légitimé que par l’arbitraire bestial du suffrage universel, les suffrages exprimés expirant devant l’évidence mortuaire, les ors de la pourriture ne luisant plus que sur l'arrière-fond noir de l'abstention, du jamais vu dans le plébiscite royal de la république quinte, laissant ses laudateurs quinauds.

La divination s’imposera donc comme l’ultime recours, et l’Astral aurait peut être pu nous offrir ses lumières planétaires si le thème, déjà naturellement scindé de par la nature double du signe, ne se révélait pas en plus, extraordinairement ambivalent : terre et feu, yang et yin, pluton et jupiter, le Sagittaire portant un Scorpion en croupe, pourrait être mortellement frappé de son dard et s’effondrer dans la poussière des étoiles obsolètes, ou pourrait aussi de son arc bandé décocher ses traits empoisonnés qui ravageront la France comme les nuées de scorpions de l’Apocalypse.

11 commentaires:

Unknown a dit…

Alimentée néon/EDF son ostentation solaire ?

Unknown a dit…

Cher anonyme, votre message est amusant.
Au moins aussi drôle qu'un best-seller de Dany Boon, mais en plus subtil.

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

Oui, ou un amateur de Botero, qui a vu un rhinocéros et a été déçu. Mais enfin il a pué ici suffisamment longtemps. J'ai tiré la chasse.
Je ne sais pourquoi les gars d'ER ont mis ce texte en ligne sur le site, du coup il est devenu accessible au gros public, dont les lecteurs émérites de Moix ou d'Angot, pour lesquels il n'est pas destiné.
Du coup je rétabli momentanément le contrôle aux frontières.

orfeenix a dit…

En effet, il est temps de mettre son âme en règle car la démesure règnera à présent.

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

Orfeenixe, quel plaisir de vous revoir !

Unknown a dit…

Ainsi tous les chemins, même les plus improbables, mèneraient bien à Rome...
Déçu et affolé par le fauve. Il a eu un réflexe de défense ridicule et attendrissant, comme un chaton qui crache lorsqu'il se sent menacé.

Bonjour Orfeenix, je vous laisse à la joie de vos retrouvailles avec Félix.

Unknown a dit…

Le desiin d'Ibarra est remarquable et cauchemardesque.
La figure principale qui trône au centre, la presque parfaite symétrie, l'application rigoureuse de la règle des tiers, pourtant sensée apporter l'harmonie, l'horizon brisé par le "viaduc inversé", tout, absolument tout concourt au malaise.
C'est abominable à souhait.

Bon. Ca dit, j'espère qu'Ibarra ne souhaitait pas représenter un paysage enchanteur, j'aurais l'air fin...

Unknown a dit…


Cher Félix,

Nocif a en partie raison. A défaut de les croire investis d'un pouvoir démiurgique, force est de constater que ces gens s'en pensent dépositaires.
Cette conviction qu'ils possèdent est la fondation de toutes leurs idéologies, elle guide leurs actions.
Leur connaissance profonde du cerveau, des mécanismes de l'esprit et des moyens de les manipuler leur donne un avantage "évolutionnaire", les place en haut de la hiérarchie sociale, au sommet de la chaine alimentaire. Ce fait me semble indéniable.

Vouloir les combattre sur leur terrain est une entreprise vouée à l'échec. L'effroyable lucidité du texte "Marine m'a tuer" et le constat d'échec qu'il oblige à dresser neuf ans plus tard en est une preuve.
Si l'objectif est bien d'arracher le pouvoir à ces gens afin de gérer autrement la modernité pour allévier les souffrances de l'humanité, peut-être convient-il de se livrer à une autocritique et d'infléchir la stratégie.
Une voie : à la pensée magique faut-il opposer l'être comme antidote ?
Apprendre à ne pas réagir aux stimuli proposés par le spectacle et qui sont autant de pièges car ils conduisent à se perdre en des activités parasites et inutiles entravant une action plus efficace.
("Ils étaient les maîtres du moi...leur non-agir se résolvait en perfection").
Puis proposer ce travail sur soi comme modèle alternatif, proposer d'être plutôt que de faire.


J'ai longtemps baigné dans le poulailler vociférant, je tente seulement de m'en extraire, aussi n'ai-je pas votre connaissance du travail humain ni la maîtrise des concepts et du vocabulaire.
Ce que je dis est exprimé plus qu'imparfaitement et la probabilité que ce soit (ou apparaisse comme) aberrant est grande.
Car comme Nocif, il m'arrive souvent de rater la marche, lorsque je le fais je ne fais pas semblant, la chute peut être vertigineuse.
Auquel cas, je vous serais reconnaissant de ne pas publier ce message, ou mieux, de faire l'effort d'en souligner les failles comme vous l'avez fait pour Nocif.

L'abbé Tymon de Quimonte a dit…

Merci pour ce commentaire.

Quand je disais être "imbu de tout ce que la science, la connaissance et le long travail humain ont produit jusqu'à ce jour", était bien sûr du second degré.

Unknown a dit…


Je ne peux pas prendre au second degré car la façon dont vous transmettez votre savoir m'a poussé et continue de me pousser à l'éveil.

Pour poursuivre sur le sujet, les réactions comme celle que vous avez déploré ne sont pas surprenantes si l'essentiel du travail de réinformation consiste en l'initiation du plus grand nombre aux "Mystères du Complotisme".
Plutôt qu'un long discours, cette entrvue du sportif Martin Fourcade par l'équipe Ruquier montre en quoi une manière d'être peut être une inspiration et fédérer le grand nombre autour de principes simples.
Malgré lui, Moix expime excellement ce que je tente d'expliquer lorsque se tournant vers Salamé il lui glisse : "Regarde, tu as affaire à un vrai gentil".

Sur ce, n'ayant aucune envie de jouer la mouche du coche, je me retire pour continuer ma quête.

Anonyme a dit…

"Le temps d'apprendre à vivre , il est déjà trop tard!" Apo... linaris.

Cela dit on pourrait pît-ête essayer quelque chose ;) : http://esprit-i-monde.over-blog.com/search/vote%20blanc/




Nocif