samedi 17 avril 2010

Zoo, foire et PPP

Au nom de Sacro-sainte Concurrence, libre et non faussée, l’Etat bourgeois français veut se dégager financièrement des services publics. Afin de servir ces derniers comme plat de résistance à l’appétit féroce des grands groupes privés, ils vont être assaisonnés à la sauce piquante PPP, partenariats public-privé.
« La Commission européenne a publié des éléments d’orientation sur la création des partenariats public-privé institutionnalisés (PPPI),qui sont des entités à capital mixte habituellement créés pour la prestation d’un service au public. »
En un mot c’est l’ouverture à la concurrence et à la privatisation pour tous les services publics.
Les entreprises privées financeront une partie, l’Etat (c’est-à-dire nos impôts) l‘autre. Comme de bien entendu, les investisseurs privés exigeront un « retour sur investissement », c’est-à-dire de la plus-value bien juteuse, qui leur sera garantie par le caractère juridiquement public du dit service.
L’entreprise privée reçevra ainsi, en sus, par la collectivité publique une sorte de redevance pendant des lustres.
Voyez l’arnaque.
Les secteurs qui échappaient encore aux tenailles d’acier des spéculateurs et des actionnaires vont se retrouver soumis à leur loi de fer, celle du profit : seuls ceux décrétés "rentables" vont intéresser les actionnaires.
Ce sera la fin de l’égalité en droit pour les citoyens sur toute l’étendue du territoire.
Le principe même de « service public » sera vidé de son contenu.

Par exemple, un contrat PPP a été signé le 18 février 2010, entre le Réseau ferré de France (RFF), propriétaire des gares et des lignes de chemins de fer, et les groupes privés Vinci, SFR, AXA et TDF.
C’est le plus gros PPP jamais signé en France, d’un montant global d’un milliard d’euros.
Dores et déjà, sur la ligne Tours-Bordeaux les trains et le personnel sont sous le contrôle du privé, en l’occurrence du groupe Vinci.
Pour les chemins de fer c’est une première depuis 1937.

Tout y passera, pas seulement les lignes et les gares SNCF, mais aussi les bureaux de poste, les maternités, les hôpitaux, les perceptions du trésor public, les gendarmeries, les écoles, et les routes qui y menaient, en maints endroits tout sera laissé à l’abandon, ou fermera, précipitant la désertification, la ruine de régions entières.
Et c'est vrai même pour les zoos !

Voyez le nouveau Zoo de Vincennes :  ce vénérable établissement,  fermé depuis 2005 fautes de zozos visiteurs, ("vous ici ! Je vous croyais au zoo" ) est en train de tomber en dézooétude.
Son père, le Muséum d’histoire naturelle, n’arrive plus à subvenir à l’entretien de son Zoo.
Même son fameux rocher de cancale zoophage et zoophore s’effrite et part à zoo-l’eau.
Il faut dire que la zoophilie ambiante fait de notre décor une zoopsie permanente : inutile donc d’aller au zoo voir les babouins dans les roseaux quand on les a sous les yeux à faire leurs grimaces tenant en laisse des pit-bull, à moins que ce ne soit le contraire.
En attendant pour le nouveau beau zoo, l’Etat refuse de raquer seul les 133millions d’euros du projet.

Le consortium retenu va investir 100 millions d’euros.
Le Muséum d’histoire naturelle propriétaire du Zoo devra en contrepartie payer un loyer de 12,2 millions d’euros chaque année pendant vingt-cinq ans.
Au bout du compte le consortium empochera trois fois sa mise!
Seulement pour pouvoir s’acquitter de ce loyer prohibitif, il faudra que le zoo attire 1,4 millions de visiteurs dès la première année.
Or il n’en venait que 300 000 en 2005, avant sa fermeture.

Proposition.
Pourquoi ne pas déménager la noire Foire d’Empoigne voisine, véritable ménagerie, dite du Trône, à la place du Zoo?
Qui n’a vu la parenté de la faune prédatrice qui terrorise les chalands dans la fauverie du Trône avec les pensionnaires à la queue préhensible du zoo qui trônaient sur le grand rocher.
"La Foire du Trône est squattérisée par des populations à risque dont la police n’arrive pas à bout les samedis." Lettre du Comité du renouveau Foire du Trône à lire ici.
Cette exhibition tératologique d’horribilis prognathus serait ainsi en permanence à évoluer derrière des barreaux, sa juste place.
Ecologie.
Et nous pourrions venir leur jeter des cacahuètes sans le titanesque nécessaire-à-police de la Foire qui fait de ce Trône des enfoirés, une véritable chaise percée pécuniaire.
Economie.
Le Muséum, cette antique institution publique, menacée, pourrait ainsi échapper à cette P. de P. de Privatisation.
Félix le chat

7 commentaires:

Sébastien Derouen a dit…

Tu crois qu'il y a encore un "Etat bourgeois français"? À mon avis l'État, s'il est peut-être encore "bourgeois" (au sens technique: "propriétaires privés des moyens de production"…) n'est vraiment plus du tout "français"… Peut-être faudrait-il dire : la clique compradore des émissaires de l'Empire et "les segments fortuitement localisés en France de l'hyperclasse parasitaire cosmopolite"? Bon, certes, c'est un peu lourd et un peu long…

Anonyme a dit…

La Belgique a subit la même braderie du patrimoine de l'état et de ses citoyens... Les peuples ont bossés durant des décennies pour créer des services sociaux équitables et le plus justement possible... Tout cela est anéantis et offert par nos politiques aux banksters internationaux... Faut laisser aller c'est une valse, trop tard, trop fort!.. Faut cesser de rêver...
Vous le savez bien de toutes façons.
Céline avait tout annoncé concernant l'avenir de la France...
Le pauvre, d'avoir vécu sa fièvre visionnaire si solitaire. Heureusement y avait Bébert son chat et puis son perroquet. C'est le principale dans la vie... ce voyage, ce cauchemar climatisé.

Nocif

Idéolus von Forniquette a dit…

Je trouve votre article délicieusement raciste. On s'ennuie tellement dans la France sarkozyenne qu'on est obligé de s'adonner à des sports un peu décadents comme ça…

Anonyme a dit…

Le racisme ou sélection sont des fonctions de micro-organismes biologiques élémentaires... Afin de maintenir certaines paix alentour, de préserver un assemblage (Jésus aurait dit: "Osez lâcher le bon pour découvrir le meilleur?"... Il ne faut pas mettre en rapport le commerce de masse à vocation internationale et le racisme conservateur, les intérêts n'y sont pas les mêmes...
le racisme étant une réaction conflictuelle ayant tendance à remettre un peu d'ordre dans une organisation qui semble se dégrader, et on ne sais trop pourquoi?..
Voyez un cancer, ce désordre biologique ne sait se propager que n'ayant plus suffisamment d'antagonistes... fort désagréable n'est-ce pas...
En ce qui nous concerne nous les z'humains, le problème n'est pas le racisme, ce sont simplement les pilotes énergivore qui affaiblissent les organes d'une société en se camouflant derrière le racisme...

Nocif

Anonyme a dit…

Je parcour votre blog... très captivant...
Prolétaires, bourgeois, marxistes, tout cela ne sont que des mots "indéfinis et fonctions des intérêts du moment"...
Alors, que le but véritable de toute existence n'étant que de découvrir une pais relative à la gestion de son propre milieu pour accéder en un état d'être procurant de la confiance devant le passage qu'est
mort...

Nocif

Anonyme a dit…

Je parcours votre blog: "Le blog de Sébastien Derouen"...
Je le trouve extrêmement captivant, d'une grande sincérité sur le fond et très utile!..
Bravo.

Nocif

Sébastien Derouen a dit…

Merci à M. Nocif ! C'est vrai que je recueille les vestiges d'un archéo-marxisme qui peut faite sourire… Mais je suis au fond beaucoup plus barrésien que marxiste, et au moins aussi maurrassien que marxiste. Mais en tout cas pas du tout "national-républicain" comme certains ! Bon il faut aller lire les derniers entretiens de l'ami Félix avec le révérendissime Impair Abbé.