vendredi 20 juin 2014

Condoléances

   
Biarritz le 15 juin Deux-mille quatorze

 
     Chère Madame Vermillon,
     
     Reçois sur l'heure votre faire-part du décès de Monsieur Vermillon.
     Hélas, qu'est ce que de nous ?
— Peu de chose en vérité, mais le passage de ce peu d'être au néant complet constitue malgré tout une épreuve pour les proches, ne serait-ce que par les tarifs exorbités des Pompes Funèbres. 

     Je suis au regret de ne pouvoir assister mardi à la Crémation de votre mari, me trouvant moi même sous de hautes températures à Biarritz, enduit de crèmes pour éviter l'insolation.
Mais l'Incinération, cette belle coutume païenne renaissant de ses cendres, et qui vous réduit en un clin d’œil son homme, et qui plus est un homme aussi considérable que le fut feu votre époux, en un petit tas de braises fumantes que l'on ira mettre à refroidir dans un vase, est un raccourci fulgurant, propre à assécher toutes larmes, par l'éradication du cadavre, ce substrat enterré du spectre.

   C'est vous dire mon chagrin de manquer cette phlogistique métaphysique et combien je m'associe en pensée au vôtre.
     
     M'inclinant par avance devant la funéraire Amphore,
je vous prie d'agréer, Madame Vermillon, l'expression de mes condoléances les plus distinguées.

Lechat Félix 

1 commentaire:

Zobbo a dit…

Mais qui est donc ce Monsieur Vermillon?